Le critique du New York Times n’en revient pas :“Chaque plat est parfaitement exécuté, chaque saveur est à sa place, chaque température est bonne, chaque assiette est du pur art.” Il ajoute que “les plats principaux à Ludo Bites sont aussi bons que les entrées, ce qui n’est pas le cas dans les restaurants de la côte Est.”
Son concept « Ludo Bites » cartonne pour la cinquième saison consecutive. C’est à « Gram & Papa’s » à Downtown LA qu’il opère « Ludo Bites 5.0″ depuis fin juillet et jusqu’au 3 septembre. Quand les réservations ont été ouvertes sur le site de Ludobites, plus de 3000 personnes se sont connectées dans les cinq minutes qui ont suivi au point de faire “crasher” le système. La journée, Gram & Papa’s est une sandwicherie. Le soir, Ludovic loue l’endroit et le transforme l’endroit en véritable temple de la gastronomie. L’homme au visage de mannequin et aux tatouages n’a pas attéri à Hollywood par hasard. Sa vie tient de celle d’un réalisateur de film : il met en scène son art, les décors changent.
Ludovic Lefebvre est né en Charentes. Tout commence pour lui chez Marc Meneau qui le prend sous sa coupe dans son restaurant l’Espérance à Vézelay en Bourgogne, alors qu’il n’a que 13 ans. Rêvant depuis son plus jeune age, de partir aux Etats-Unis, il doit d’abord, à 20 ans, effectuer son service militaire : ce sera auprès de deux ministres de la défense : Pierre Joxe et François Léotard. Il a d’autres rêves. Dans le métier, on parle sans cesse de ces grands chefs qui on réussi sur le nouveau continent. Leurs noms résonnent déjà dans sa tête : Jean-Louis Palladin, Jean-Georges Vongerichten, Daniel Boulud…
En 1996, arrivé à l’Orangerie de Los Angeles comme sous-chef, l’ascension est rapide : il se retrouve chef de ce même établissement moins d’un an plus tard. Grâce a lui, ce restaurant devient l’un des plus prisés de Californie. C’est à l’Orangerie qu’il rencontre sa femme Kristine Lefebvre une avocate (qui a aussi été candidate dans le jeu de télé réalité The Apprentice et mannequin dans Playboy) venue dîner au restaurant. Ludovic Lefebvre a fait un parcours sans faute. Il dit pourtant que les Etats-Unis lui ont appris à être lui-même, “qu’il n’a pas eu à s’adapter spécialement, qu’il n’a pas cherché à plaire, mais qu’il a fait ce qu’il a voulu.”
Selon lui, la cuisine française aura une place dans le cœur des Américains : « Il faut leur montrer que notre cuisine a évolué. De la crème et du beurre! Ce n’est pas parce que l’on mange bien que l’on mange lourd! Je revendique plus que jamais mes origines, la cuisine sera toujours française… »
Classé parmi les 50 meilleurs chefs mondiaux par le guide « Relais et châteaux », Ludovic a plus d’une corde à son arc. Il vient aussi d’inaugurer son nouveau camion ambulant dont lequel il propose du poulet frit à moins de 5 dollars, le sandwich “Ludo” et des cookies à la limonade. « Les Américains adorent mon poulet frit! », s’amuse Ludovic Lefebvre.
Un jour peut-être, il sera propriétaire de son propre restaurant. Il se réjouit déjà d’être propriétaire « d’un savoir faire unique qu’il partage avec ses clients ». Après un premier livre de recettes Crave, il s’apprête à publier un son second ouvrage, dans lequel il parlera « de [ses] grands chefs préférés. » En attendant, il sera invité prochainement par Michelle Obama à la Maison Blanche. Ludovic Lefevre a rejoint la cour des grands.
Photo credit: Nate Hoffman
Claire Arnaud avec Laure Guilbault
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