Louise Mbella, plus connue sous le surnom de “Frenchy”, aime les choses qui brillent et être apprêtée. N’y voyez aucune superficialité. Membre de plusieurs associations (Los Angeles Community Action Network, Downtown Women’s Action Coalition), cette Française se démène au quotidien pour aider les femmes sans-abris de Los Angeles. Une situation qu’elle a elle-même vécue.
Son engagement a été reconnu en juin par un certificat délivré par le maire de Los Angeles, Eric Garcetti, pour son action au service de la création de l’Autorité des services pour les sans-abris de Los Angeles (LAHSA), qui recense notamment la population de SDF et travaille avec la mairie pour coordonner des mesures (comme la proposition HHH, une taxe qui permettra d’allouer des fonds aux sans-abris). Un volontariat d’autant plus d’actualité, que l’on comptait 34.189 sans-abris à Los Angeles au 1er juin 2017, un chiffre en hausse de 20%, selon l’étude du LAHSA.
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Son parcours professionnel n’est pas étranger à son histoire personnelle. “Ma vie est un miracle, lâche celle qui se définit comme “une femme de couleur de nationalité française, et non une immigrée”. Louise Mbella dit avoir subi des “abus sexuels et des actes de torture”, durant son enfance dans le Val-de-Marne. Ses pieds portent encore les traces de brûlures perpétrées par ses parents. “Puis, j’ai enchaîné les foyers, avant d’avoir mon baccalauréat.”
A l’aide de minces économies, elle se décide à partir à Los Angeles, à 24 ans, pour retrouver des amis sur place. Mais le sort s’acharne, et elle se retrouve à Union Rescue Mission, dans un foyer pour femmes à Downtown, durant deux ans. “C’était la même ambiance qu’en prison”, raconte Louise Mbella, qui dit y avoir été maltraitée.
Un stage de “community organizer” auprès du Los Angeles Community Action Network (LACAN) la sortira de ce calvaire. “Je suis sensibilisée aux injustices car je suis née dans l’injustice. J’ai eu envie d’aider ces femmes car je l’ai vécu de l’intérieur”.
Aujourd’hui, se définissant comme “défenseur des droits humains“, elle cherche à collecter des fonds afin d’offrir des infrastructures, comme des toilettes, aux femmes sans-abris. “Les trottoirs de Skid Row offrent des conditions de vie pires que dans les camps de réfugiés”, se révolte “Frenchy”. Un véritable travail de terrain est effectué par la Française : enquête publique sur les conditions de vie, élaboration de programmes subventionnés… “J’aimerais créer un fond d’éducation communautaire financé par l’Etat”. Pour sa mission de “homeless advocate” au sein de l’agence d’avocats Legal Aid Foundation of Los Angeles, elle a notamment défendu une ordonnance de 2015 obligeant les commerçants à accepter les timbres alimentaires (distribués aux familles dans le besoin). “Je suis le Candide de Voltaire à son top”.