C’est en plein quartier financier que Louis Vuitton a choisi de déposer ses valises jusqu’au 7 janvier 2018. Dans l’ancien bâtiment du Stock Exchange, déserté depuis des années, Olivier Saillard, le commissaire de l’exposition “Volez, Voguez, Voyagez”, a pu aménager seize salles dédiées au bagagiste français. Le visiteur découvre un lieu unique, accueilli dès l’entrée par une reproduction de station de métro parisienne en faïence blanche.
“Volez, Voguez, Voyagez” commence par les débuts de Louis Vuitton, apprenti chez un emballeur parisien avant d’ouvrir sa propre affaire en 1854. “Une de ses premières créations c’est ce coffre en canevas qui date de 1860, explique Jihanne Guichard, maître de conférence pour Louis Vuitton. Contrairement à ce qui se faisait à l’époque, Louis Vuitton n’a pas utilisé du bois mais une toile de canevas imperméable et résistante, qui a permis de dessiner des malles à couvercle plat“.
Chaque pièce de l’exposition correspond à une époque ou à une tendance. Entourée d’une gigantesque voile de bateau, la section croisière et exploration est impressionnante. “Gaston-Louis Vuitton, le petit fils de Louis, était un grand voyageur et il a permis de développer de nouveaux produits“, rappelle Jihanne Guichard. Exemple: une malle transformable en lit de camp, utilisée pour les grandes explorations du début du XXe siècle.
A cette époque, chaque vêtement et chaque accessoire avait leur malle: chapeaux, robes, chaussures, costumes, affaires de toilette, outils, roue de rechange, machine à écrire… Les visiteurs peuvent d’ailleurs admirer des pièces issues du Musée de la Mode et de la Cinémathèque de Paris.
Cette collection Louis Vuitton a déjà été présentée à Paris, Tokyo et Séoul. Mais à New York, les pièces ne sont pas tout à fait les mêmes. En effet, les malles en lézard, crocodile et ivoire n’ont pas été acceptées aux Etats-Unis. Et si certains coffres en cuir d’animaux exotiques sont bien présents au New York Stock Exchange, il s’agit en fait de prêts de collectionneurs américains.
Premières voitures à moteur, train à vapeur, avions… Les bagages se sont adaptés aux modes de circulation et aux modes de vie: du voyage bourgeois au long court avec 12 malles par personne au voyage d’affaire efficace.
L’exposition sur deux étages témoigne de 150 ans de voyages et de coutumes. Elle se termine par la rencontre avec deux employées françaises d’une maroquinerie Louis Vuitton dans l’Ardèche. Les deux jeunes femmes découpent, teignent et assemblent des morceaux de cuir comme elle le font habituellement à l’atelier et expliquent la savoir-faire de la maison aux curieux.