“Lui, c’est lui, et moi, c’est Louis”. Louis Giscard d’Estaing a pris l’habitude de répéter cette formule, prononcée pour la première fois au micro de Laurent Guimier, sur Europe 1, pour se distinguer de son père.
Mercredi, il n’a pas dérogé à la règle face à French Morning, à qui il a accordé sa première interview en terre américaine, le jour du lancement de sa campagne. Mais son illustre patronyme ne pouvait pas être bien loin: une ressemblance physique évidente et une courtoisie qui rappelle l’ancien président. Une attention au détail que seuls les politiques peuvent avoir – sa cravate a été achetée aux Etats-Unis et porte les couleurs de Michelin, dont le siège est à Clermont-Ferrand, dans son fief auvergnat. Puis il y a “l’étiquette Giscard“. “Le nom que je porte est associé à une période particulièrement positive de l’économie française, des réformes de société et des relations franco-américaines. C’est plus facile à porter que Mitterrand!”
L’appartenance à une dynastie politique a ses avantages. Très tôt, les chefs d’Etat et de gouvernement, les ministres et les ambassadeurs font partie de son quotidien. “A 17 ans, je suis reçu dans le bureau oval par Gerald Ford. Nous avons parlé des affaires du monde“, plaisante-t-il. Aujourd’hui, ce n’est pas la Maison Blanche qui attend Louis Giscard d’Estaing mais les réunions d’appartement, les meetings dans les restaurants et les salles des fêtes pas toujours remplies, qui rythment les législatives françaises à l’étranger.
Circonscription « lot de consolation »
A 54 ans, il se présente à l’élection législative partielle en Amérique du Nord (qui se tiendra courant mai, les dates officielles ne sont pas encore connues). Il cède ainsi, assure-t-il, à d’amicales sollicitations. “Le lendemain de l’annulation de l’élection de Corinne Narassiguin par la Conseil Constituionnel, j’ai reçu quatre emails de personnalités françaises d’Amérique du Nord, membres de l’UMP, qui toutes disaient qu’elles souhaitaient que je me présente”. Il revendique le soutien de Nicole Hirsh, élue de l’Assemblée des Français de l’Etranger de la Côte Est, et de Jacques Janson élu lui au Canada, tous deux membres du parti de Jean-François Copé. Et c’est Yann Coatanlem, délégué adjoint de l’UMP Côte Est, qui dirigera sa campagne aux Etats-Unis, tandis que Guy Wildenstein patron local du parti sarkozyste, a publiquement désavoué Frédéric Lefebvre, le candidat officiel de l’UMP.