Lou Doillon est en ce moment en tournée aux Etats Unis, sa première rencontre avec son public américain. Après Los Angeles, San Francisco et Boston, elle sera ce soir à New York dans le cadre du festival Ooh la la.
Elle dit ne pas avoir de rêve américain… Il semble pourtant que Lou Doillon, que l’on a souvent comparée à Patti Smith, ait réussi sans mal à conquérir son public outre atlantique. Sa voix folk et blues, la langue et la culture anglo-saxonne inscrite dans son ADN grâce à sa maman, Jane Birkin, font d’elle une artiste qui s’inscrit tout naturellement dans la lignée des grandes chanteuses françaises qui ont connu le succès aux Etats Unis.
Alors, qu’est ce que ça lui fait de voir son nom inscrit en grosses lettres à l’extérieur d’une salle de concert américaine ? « Ca fait rire, ça fait plaisir et ça fout la trouille ! (rires) Mais ce sont trois sentiments que j’aime beaucoup donc ça motive et en même temps c’est assez surréaliste. On a une nostalgie des Etats-Unis et c’est très excitant d’être là mais c’est presque injuste de voir son nom ici alors qu’on a fait des salles bien plus incroyables et angoissantes en France. Cependant, il n’y a rien à faire, c’est comme une carte postale !».
Lou Doillon était de passage, vendredi, au El Rey, une salle mythique de Los Angeles qui a accueilli récemment les Pixies. Elle est venue présenter son album « Places », sorti l’été dernier aux Etats-Unis, qui a fait l’unanimité auprès de la presse spécialisée et du public. « Je propose de la vérité en barre » explique Lou Doillon « c’est assez ironique d’ailleurs dans une ville comme Los Angeles ! Mais justement c’est quelque chose qui manque ici, de pouvoir extérioriser ses sentiments sans retenue dans une société où les femmes sont présentées comme super powerful. Je suis juste une fille normale, qui essaye». Et le galop d’essai est vite transformé au contact de son public, qui reprend en cœur «Devil or angel » et « ICU », deux titres phares de l’album. En guise de pépites, la Française offre une version acoustique de « Should I stay or should I go » et une interprétation émouvante et magistrale du titre des Pretenders « I go to sleep » . Une jolie entrée en matière pour celle qui souhaite qu’on la voit, juste comme une fille normale.