« Une petite dose de plaisir en plus ». Quelques heures avant d’être primée aux International Emmy Awards à New York, Lou de Laâge ne semblait pas impressionnée par la possibilité de recevoir le prix de la meilleure actrice. « C’est toujours agréable de recevoir une reconnaissance pour le travail qu’on a effectué, disait-elle à French Morning, ce lundi 21 novembre, lors d’une cérémonie d’accueil à la Villa Albertine sur Fifth Avenue. Mais ça ne change en rien que j’aime ce projet, j’aime ce film et j’ai aimé le faire. »
Onze ans après ses débuts au cinéma dans « J’aime regarder les filles » de Frédéric Louf, l’actrice bordelaise s’est donc vue récompenser pour son rôle d’Eugénie dans « Le Bal des folles » de Mélanie Laurent – troisième film que les deux femmes tournaient ensemble -, l’histoire d’une jeune internée de la Pitié Salpêtrière et inspirée du service des hystériques créé par le Professeur Charcot à la fin du XIXe siècle. Un film d’une « saveur particulière car la première production originale en France », se félicitait Thomas Dubois, le directeur des créations chez Amazon Studios France, heureux qu’autant de visibilité soit donnée aux créations françaises parmi celles des 22 autres pays représentés cette année.
L’autre grand gagnant de la 50e édition de ces Emmys est « Enfants de Daech, les damnés de la guerre » qui a reçu le prix du Meilleur documentaire. Un film qui avait réuni 1 million de téléspectateurs le 18 mai 2021 sur France 5. « C’est formidable, qu’un an et demi après la diffusion du film, on puisse à nouveau parler de ces enfants, de la situation dans laquelle ils se trouvent en Irak », confiait la réalisatrice et journaliste Anne Poiret, lors de la réception à la Villa Albertine. « Le film a déjà été montré à New York aux Nations unies mais n’a pas encore été diffusé aux États-Unis », précisait pour sa part Catherine Alvaresse, la directrice documentaire de France Télévisions, espérant qu’une récompense aux Emmys permettrait de faire connaître le film aux Américains. « Il faut continuer à mener ce combat, à se préoccuper de ces enfants qui sont abandonnés par la communauté internationale », renchérissait, à ses côtés, Fabienne Sevan-Schreiber, la présidente de Cinétévé qui a co-produit le film avec France Télévisions.
La France totalisait cette année huit nominations, un record, pour la soirée qui récompense le meilleur de la télévision internationale. « Témoignage, soulignait Judith Rose, la directrice adjointe de la Villa Albertine, de la « vitalité et de l’excellence française » dans le domaine de la création audiovisuelle.