Perdu dans la Cité des Anges, vous pourrez peut-être y trouver cette semaine un véhicule original et quelque peu cocasse: un cube mobile dont les faces affichent quatre codes QR. Scannez l’un de ces codes avec votre téléphone mobile, et vous accèderez aux informations essentielles de “LOST (in LA)”, événement artistique unique en son genre.
À l’origine de ce projet, Marc-Olivier Wahler, commissaire de l’exposition et ancien directeur du Palais de Tokyo de 2006 à 2012. Fasciné par la série « LOST : les disparus », il propose à plus d’une trentaine d’artistes français et américains de tenter de répondre aux questions métaphysiques sous-jacentes à l’histoire: “qu’est-ce que la réalité?“, “sommes-nous tous liés d’une manière ou une autre?“, “y-a-t-il réellement un “libre arbitre”?“. Le résultat : pas moins d’une soixantaine d’œuvres seront rassemblées à la vue des visiteurs pendant près de deux mois.
Comme dans la série télé, Marc-Olivier Wahler a voulu jouer avec l’espace et l’imaginaire. Pour cela, il a choisi la galerie d’art municipale de Los Angeles (LAMAG), située sur les hauteurs de Barnsdall park. Ce lieu, assez méconnu du grand public, bénéficie d’un emplacement idéal, au cœur du quartier de Los Feliz, et d’une vue inégalée sur Hollywood, Silverlake et Downtown L.A. Cette colline isolée au milieu de la jungle urbaine n’est pas sans nous rappeler l’île sur laquelle tentent de survivre le docteur Jack Shephard et ses compagnons d’infortune.
L’exposition “LOST (in LA)” est un événement majeur pour la vie artistique de la ville et a suscité un engouement d’un nombre remarquable d’institutions. Elle est soutenue par le Département des Affaires Culturelles (DCA) de Los Angeles ainsi que le Museum of Comtemporary Art (MOCA), et marque le coup d’envoi du programme de promotion de l’Art contemporain français à Los Angeles intitulé « Ceci n’est pas …». Elle est aussi l’un des « projets hors-les-murs » du Palais de Tokyo, qui s’exporte pour la première fois à L.A.
Plus de trois semaines de travaux et de montage ont été nécessaires pour préparer l’exposition : « Nous avons reconfiguré la galerie, nous avons cassé des murs pour ouvrir l’espace,» explique Elisabeth Forney, directrice de l’exposition et directrice générale de la fondation France Los Angeles Exchange (FLAX), qui organise l’évènement.
Plasticiens, peintres, photographes, sculpteurs et autres virtuoses des arts visuels se sont donc approprié les mille mètre carrés de structures conçues par le légendaire architecte américain Frank Lloyd Wright. Parmi les artistes, cinq lauréats du prix Marcel Duchamp ; les sculpteurs Daniel Dewar et Grégory Gicquel, lauréats 2012, ont bénéficié pour l’occasion d’une résidence d’artiste d’un mois. De même pour Vincent Lamouroux, qui a travaillé avec un architecte local afin d’élaborer un nouveau type de plafond pour la galerie.
Les œuvres originales de ces trois artistes ont été spécialement commanditées pour l’occasion. « Beaucoup d’entrepreneurs locaux ont été impliqués dans la préparation de l’évènement, souligne Elisabeth Forney, et je tiens tout particulièrement à remercier le collectionneur américain Blake Byrne, pour son incroyable soutien, et ce dès le début de l’aventure ».
« Il s’agit non seulement d’exporter les talents français, mais aussi de démocratiser l’accès à l’Art contemporain », ajoute-t-elle.
Ce sera chose faite grâce à la présence de médiateurs spécialement formés et mis à la disposition du public, afin de répondre à leurs questions. Le 7 décembre aura aussi lieu une soirée de conversation avec trois des artistes de “LOST (in LA)” : Marnie Weber, Nathan Hylden et Vincent Lamouroux. Enfin, un atelier d’art de trois jours sera proposé pour les enfants de 6 à 10 ans, du 17 au 20 décembre. L’exposition est gratuite et ouverte à tous.
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