La devanture d’un immeuble, le vide caractéristique de Los Angeles. Et ces ombres, la silhouette des sept mercenaires se découpe sur le toit du building, en noir et blanc. Intitulée LA Cowboys, la photo installe l’ambiance, l’imagination fait le reste.
Les choses se passent ainsi face aux clichés de Guillaume Zuili. Ce Français travaillant pour l’agence Vu, installé à Los Angeles depuis 2002, nous berce et nous interpelle à la fois, photographiant en noir et blanc les mythes et les symboles qui incarnent le Los Angeles de nos rêves, de nos livres et de nos films. « C’est comme si vous étiez dans du coton », explique-t-il, donnant ainsi quelque chose d’intemporel à ses clichés.
« J’avais en tête des images bien précises en arrivant à L.A, inspirées de films noirs comme Asphalt Jungle de John Huston, The Big Heat de Fritz Lang et les livres de Raymond Chandler, Michael Connely ou James Ellroy. J’ai commencé à chercher les traces de ce LA mythique, pour me rendre compte qu’il n’existait plus… Etait-ce seulement une illusion cinématographique ? », s’interroge-t-il.
Le voilà donc photographiant cette ville sans mémoire, capable de détruire et de remplacer si vite. Guillaume Zuili utilise un sténopé afin d’obtenir des matières et des formes mais sans aucune netteté. Ce procédé lui permet d’effleurer la ville, de ne pas la montrer trop brutalement. Et de nous offrir ainsi une part de rêve.
Smoke and Mirrors, de Guillaume Zuili (www.zuiliphoto.com)
Quand : Jusqu’au 10 décembre 2010
Où : Fine Arts Building – 811 West, 7th Street, Los Angeles