Le plasticien français Loris Gréaud a fait sensation lors de l’inauguration de son exposition The “Unplayed Notes Museum” samedi au Dallas Contemporary. Et pour cause : en lieu et place des traditionnels verres de vins et discussions mondaines du vernissage, près de la moitié des objets exposés ont été reduits en miettes !
L’objectif de ce “happening” artistique : effacer la frontière qui sépare l’exposition de la réalité, comme l’artiste l’a déjà fait au cours de précédents projets comme Cellar Door, lors duquel les visiteurs du Palais de Tokyo à Paris (puis d’une série de musées à travers le monde) ont composé la musique de leur ballet de spectateurs par l’intermédiaire d’un studio son et étaient invités à inventer les parfums de friandises sans goût (entre autres interactions à contre-courant de la visite traditionnelle d’un musée).
Cellar Door a marqué les esprits en France car c’est la première fois que l’ensemble du Palais de Tokyo etait occupé par une exposition solo. C’était en 2008 et Loris Greaud avait seulement 29 ans. En 2013, il refait un “coup”: le Centre Pompidou et le Louvre unissent leurs forces pour présenter les travaux du plasticien, un athlète qui dormirait peu et travaillerait beaucoup. Lors de l’un de ses projets, The Snorks, entièrement autoproduit, il a lancé un feu d’artifice à Abu Dhabi, diffusé un concert sur les écrans de Times Square et dans les profondeurs de l’océan, et impliqué David Lynch et Charlotte Rampling…
Conçu comme « un nouveau genre de musée d’histoire naturelle (…) brutalement interrompu (…) par le rythme des coups, des structures qui s’écrasent, des sculptures réduites en pièces, des peintures déchirées, des giclements des extincteurs et des histoires qui s’estompent », son dernier projet, “The Unplayed Notes Museum” est son premier d’ampleur aux Etats-Unis. Il est de nouveau accessible au public depuis le lundi 26 janvier.
Et « il me semble bien que c’est la première fois que le Dallas Contemporary expose un artiste français majeur », souligne Pierrette Lacour, responsable de la nouvelle antenne de la Texan-French Alliance for the Arts à Dallas.
Comme c’est aussi la première fois que l’espace du Dallas Contemporary est entièrement dédié à un artiste, Loris Gréaud devrait, avec The Unplayed Notes Museum, laisser une impression durable. Le spectacle de la destuction de ses oeuvres lui a valu de nombreux articles dans la presse. Le New York Times lui a consacré un portrait le décrivant comme “l’un des noms les plus connus du monde de l’art parisien” . Et bientôt des Etats-Unis?