Attendue depuis 2017, puis reportée en 2020 en raison de la crise sanitaire, l’ouverture de l’Academy Museum of Motion Pictures ou « Musée des Oscars » est annoncée pour le 30 septembre. Invités à découvrir les lieux en avant-première, 400 journalistes et photographes (dont l’équipe de French Morning) foulaient le tapis rouge d’un véritable monument de béton surplombé d’une immense sphère de verre, signé de l’architecte Renzo Piano (ndlr, c’est à lui que l’on doit le Centre Pompidou à Paris) et qui couvre aujourd’hui le Geffen Theater et ses 1000 fauteuils rouge écarlate.
« Ne l’appelez pas l’Etoile de la mort comme dans Star Wars, ne parlez pas non plus de bulle qui risquerait d’exploser, mais considérez plutôt cette sphère comme inspirée d’un ballon dirigeable, un zeppelin, voire un vaisseau spatial prêt à décoller » résumait l’architecte italien au micro. « On pourrait même parler de plus grande lanterne magique du monde », enchérissait Tom Hanks, invité d’honneur et membre du conseil d’administration de l’Academy Museum, désormais le plus grand musée du cinéma en Amérique du nord.
Au programme de ce musée tant désiré, 3 étages de galeries installées dans un décor brut de brut. Pas de folklore décoratif mais des scénographies lisibles et parfaitement orchestrées, quelques espaces interactifs, des éclairages dignes des meilleures productions hollywoodiennes et une collection riche d’une dizaine de milliers d’articles allant des films aux photographies, costumes, posters, perruques ou scripts.
Début de la visite avec « Stories of cinema », une exposition appelée à se renouveler en permanence qui décrypte en images et en objets les films culte du cinéma. Parmi eux, les standards de Bruce Lee armé de son authentique nunchaku. Les scènes cultes du Magicien d’Oz et ses pièces originales, dont la paire de souliers rouges étincelants que portait Judy Garland. Suit la salle aux statuettes qui fait revivre, sur grands écrans, les remises de trophées les plus marquantes des Oscars, des sourires les plus beaux d’Hollywood (Meryl Streep), aux instants émouvants (Steven Spielberg et la « Liste de Schindler ») et crises de larmes (Halle Berry).
Temps fort de l’exposition, la galerie des costumes va d’une robe de soie verte de 1934 portée par Claudette Colbert dans « Cléopâtre » à la robe de soirée rouge de Marilyn Monroe dans « Les Hommes préfèrent les blondes ». La sélection évite le piège nostalgique et surprend avec l’original de la robe May Queen du film « Midsommar » et ses 10.000 fleurs de soie, fait revivre les concerts d’Elton John en costume à plumes dans « Rocketman ». A ne pas manquer non plus, la galerie consacrée à Spike Lee, le dernier Président du Festival de Cannes, qui raconte les inspirations du cinéaste.
Au deuxième étage, en passant sous un requin des « Dents de la mer » nageant dans les airs, « Stories of cinema 2 » dévoile les extraits les plus célèbres des films signés Pedro Almodovar. Le visiteur découvre aussi les secrets des films d’animation et part à la rencontre des héros des plus grandes sagas. Au choix : le vrai E.T tout en résine, r2d2 le robot de Star Wars, le monstre amphibien du film « The Shape of Water », la tête de Terminator… Séance particulièrement réussie, la chambre d’immersion sonore à 180° intitulée Behold invite à partir pendant 26 minutes à la rencontre des aliens, robots et machines du futur sortis des grands films de science-fiction.
Au troisième étage du musée, l’exposition consacrée au réalisateur Hayaho Miyazaki plonge dans l’univers onirique du film d’animation japonais, fait traverser une forêt enchantée et découvrir la centaine d’estampes nécessaires à la fabrication du film. Le point final fait s’aventurer dans la salle de « The Oscars, Experience », où chacun peut venir s’offrir son quart d’heure de gloire dans la peau d’un(e) oscarisé(e).
L’Academy Museum of Motion Pictures complètera son programme au fil des prochaines semaines autour du Shirley Temple Education Studio qui dispensera cours de cinéma, activités en famille et accessibles aux personnes à mobilité réduite. Le restaurant Fanny’s ouvrira également ses portes le 30 septembre, date officielle de l’ouverture du musée au public, avec, en chef exécutif, le français Raphaël François (déjà à l’origine du restaurant Tesse sur Sunset Boulevard).