Du surf aux produits cosmétiques, la transition n’a rien d’évident. Fabrice Allain, 44 ans, l’a pourtant parfaitement réussie. Arrivé en Californie au cours de l’été 2003, le Breton n’avait pas hésité auparavant à revendre un magasin florissant, à Quiberon, pour se lancer dans l’inconnu. Un choix risqué, mais dicté par un drame familial: “Je venais de perdre mon épouse”, raconte-t-il. «Mon fils venait d’avoir 13 ans et ne supportait plus de rester dans cet environnement douloureux, chargé de souvenirs. Il fallait écrire une nouvelle page. La Californie nous attirait, nous avons tenté le coup.»
Rompus aux voyages après avoir parcouru les plus belles plages du monde à la recherche des meilleurs spots de surf, le père et le fils prennent la direction de Los Angeles avec deux valises en mains. Accueilli par un ami français à Los Angeles, Fabrice Allain connaît des débuts difficiles, très loin de ses espérances initiales. «Nous vivions à Santa Monica dans un quartier rongé par les gangs. Ce n’était pas bon pour l’école. Et question surf, il fallait partir plus au Nord. Après quelques mois, nous avons donc pris la décision de déménager pour aller à Santa Barbara.»
Sur place, Fabrice Allain doit trouver un moyen de faire vivre sa petite famille. En dépit de son passé de chef d’entreprise, il doit accepter un emploi de manutentionnaire dans une société d’aromathérapie. «J’étais prêt à prendre le premier boulot que l’on me proposait. Et c’est d’ailleurs ce que j’ai fait. Je ne le savais pas encore, mais ce travail allait changer ma vie.»
Le Breton gravit très vite les échelons et découvre toutes les ficelles du métier, depuis la filière d’approvisionnement jusqu’à la préparation des produits, en passant par la prospection. «Les patrons étaient sympas. Ils m’ont tout appris de A à Z, jusqu’aux dosages et mélanges des arômes. J’ai tout de suite aimé et je me suis passionné pour cet art de mettre en valeur les senteurs.»
Cette belle aventure connaît toutefois un brutal coup d’arrêt. A sa grande surprise, Fabrice Allain découvre en juillet 2006 que la société doit fermer ses portes du jour au lendemain. «J’étais déboussolé. Je ne m’attendais pas à cela et rien ne laissait prévoir cette décision. Lorsque j’ai été informé, je devais tant bien que mal répondre aux clients qui continuaient à appeler pour être fournis. L’un d’eux, aussi surpris que moi, a pris le temps de discuter et de m’encourager. Et sur ses conseils, j’ai décidé d’effectuer moi-même la fabrication.»
Ainsi naît «Activaroma», avec beaucoup d’énergie et peu de moyens. Durant 6 mois, le Quiberonnais – qui a pris soin de récupérer les bidons et les essences abandonnés par l’entreprise – effectue ses propres préparations, seul dans sa cuisine, tout en assurant les livraisons des spas et salons de coiffure. Et son «nez», inné, l’incite à proposer des créations toujours plus audacieuses.
Rapidement, la qualité de ses produits lui permet d’étoffer sa clientèle. Mais Fabrice Allain veut aller plus loin et se lancer sur un marché quasiment vierge : «J’ai commencé à m’intéresser à l’huile d’Argan, qui est peu connue ici. J’ai trouvé un fournisseur au Canada et j’ai créé une nouvelle ligne de soins pour le visage, la peau, les cheveux. Elle compte aujourd’hui une quarantaine de produits.»
Aujourd’hui présentées dans plusieurs salons de beauté de la côte californienne, les créations de Fabrice Allain bénéficient d’un accueil bienveillant dans tous les établissements de soins. «Activaroma» se permet même d’envisager une distribution de ses produits dans les magasins tels que Saks. «Nous surfons sur une vague qui est assez porteuse, mais bizarrement peu exploitée, à savoir une approche naturelle des soins, alliée à la réputation d’élégance à la française».
Un positionnement payant, même si Fabrice Allain est encore à la recherche d’investisseurs pour poursuivre son évolution. Une progression qu’il envisage «dans les villes et magasins haut de gamme des Etats-Unis», avant de venir s’attaquer au marché européen.
Pour l’heure, le Breton – désormais aidé par trois collaborateurs – poursuit son travail de fourmi afin de séduire tous les salons de beauté de la côté californienne. Une mission qui ne s’arrête jamais, mais qui porte ses fruits au regard du carnet de commandes.
0 Responses
bonjour! J’habite Plouharnel et connais votre père Dédé! C’est lui qui m’a donné votre nom! et je vous ai trouvé! Bravo pour toute cette belle histoire!
Je dois vous passer le bonjour de la part de votre papa!!!
Catherine Salès.
bonjour! J’habite Plouharnel et connais votre père Dédé! C’est lui qui m’a donné votre nom! et je vous ai trouvé! Bravo pour toute cette belle histoire!
Je dois vous passer le bonjour de la part de votre papa!!!
Catherine Salès.