Marie Barbezieux Rousselle s’en souvient comme si c’était hier. L’an dernier, lors d’une sortie au supermarché, sa fille de 4 ans s’est mise à “hurler” quand sa maman a pris un sac en plastique. “Je l’avais sensibilisée au fait qu’il fallait éviter le plastique, mais j’avais oublié mon sac réutilisable ce jour-là, se souvient la Parisienne. Elle m’a dit: ça ne va pas ? La terre est malade ! J’ai eu un déclic“.
Cet épisode allait mener au lancement, aujourd’hui, de Little Ecologists, un programme afterschool centré sur la protection de l’environnement. Le programme s’adresse à des enfants de 4-10 ans et aborde des thèmes aussi divers que le recyclage des déchets, le gaspillage alimentaire et les inévitables gestes verts du quotidien à travers des classes et des ateliers. “Mon objectif est aussi de changer les habitudes de familles entières. Les adultes changent grâce à leurs enfants.”
Coach professionnelle installée à New York depuis 2016, elle a commencé à faire des ateliers écolos parents-enfants en début d’année, avec l’ambition d’en faire un programme en milieu scolaire. L’école internationale du New Jersey Tessa avait donné son accord pour commencer en avril, mais la Covid-19 a rebattu les cartes. Les classes sont donc en ligne pour le moment et non-rattachées à un établissement scolaire. Les ateliers en personne commenceront l’an prochain. Un mal pour un bien pour la fondatrice de Little Ecologists, qui a réussi, grâce au virtuel, à bâtir “une communauté de parents qui s’engagent” entre “Queens, le Vermont, Brooklyn et la France“.
Marie Barbezieux Rousselle a suivi le “bootcamp” FastTrac du Bureau des PME de la Ville de New York pour les femmes entrepreneures. Elle ambitionne de transformer ce programme en “école” ou en non-profit et d’inclure d’autres langues si la demande est au rendez-vous. Little Ecologists ne doit pas uniquement servir à changer les habitudes des petits et des grands. Le projet doit aussi permettre de lutter contre le sentiment d'”éco-anxiété“, qui désigne la peur que ressentent les jeunes face à l’avenir d’une planète au climat déréglé. “Les enfants de Californie sont en plein dedans, observe-t-elle. Les adolescents, en particulier, sont très touchés. C’est pour leur éviter cela quand ils grandiront que je veux me concentrer sur les plus petits“.