Beyrouth, de nos jours. Une simple querelle de voisinage entre Tony (chrétien libanais) et Yasser (réfugié palestinien) dégénère et finit par embraser tout le pays. Dépassé par les événements, les deux hommes doivent se réconcilier avec leur passé pour tenter de se comprendre.
“Dans toutes les grandes histoires, le personnage principal doit, à un moment, faire face à son histoire”, explique le réalisateur libanais Ziad Doueiri. “L’insulte” est son quatrième long-métrage, après “West Beyrouth” en 1998, “Lila dit ça” en 2004 et “L’Attentat” en 2012. “J’ai été très inspiré par le film d’animation Rango, dans lequel le lézard joué par Johnny Depp doit faire face à son passé pour se reconstruire, en revenant sur l’autoroute où il a été abandonné après un accident. La réconciliation est un thème central de mon film”.
Une réconciliation difficile au Liban, théâtre d’une longue guerre civile entre chrétiens et palestiniens qui s’est terminée en 1990. Si “L’insulte” parle forcément aux Libanais, Ziad Doueiri insiste pourtant sur le caractère fictif de son oeuvre. “Mon film n’a aucun lien avec les tensions au Moyen-Orient. Un cinéaste ne se limite pas à une période. Il est à la recherche d’une seule chose : raconter une histoire”.
“L’insulte” est conduit comme un grand film de procès américain, dont le genre plait à Ziad Doueiri. “La justice est une quête essentielle pour moi“, confie-t-il, marqué par les injustices dont lui et sa famille ont été victimes pendant la guerre civile libanaise. “Cette quête de justice est incarnée par le personnage de Tony, qui a vécu des horreurs dans sa vie et souhaite être entendu”.
Sorti aux Etats-Unis le 12 janvier, le film semble plus globalement être un miroir des tensions internationales. “L’histoire du film n’est pas étrangère à notre société, car notre passé a sans doute laissé des traces profondes », explique Ziad Doueiri.
Et si “L’insulte” remportait un Oscar le 4 mars ? Le film fait partie des neuf longs-métrages présélectionnés dans la catégorie “Meilleur film en langue étrangère”. Cinq films seront retenus définitivement le 23 janvier. “On y est pas encore mais avoir été sélectionné par le gouvernement libanais pour représenter le pays est une belle cerise sur le gâteau. On revient de loin”. Ziad Doueiri pointe notamment du doigt “les mouvements de la gauche libanaise anti-Israël qui ont tout fait pour empêcher sa sortie et empêcher sa nomination aux Oscars”.
La liste complète des sorties aux Etats-Unis par date:
12/01 – New York and Los Angeles
26/01 – San Francisco
2/02 – Phoenix, Minneapolis, Philly, Portland (OR), Denver, Dallas, Austin
9/02 – Miami, Palm Beach, Santa Fe, Columbus, Seattle, Cincinnati, Amherst (MA), Indianapolis, Pittsburgh, Albany, Charlotte, Albuquerque, Salt Lake City, Baltimore, Ithaca, Iowa city, Louisville, Eugene
18/2 – Sag Harbor
23/2 – Tucson, Sarasota, Oxnard, Ft. Worth