Après avoir conquis les nuits parisiennes avec son club à quelques mètres des Champs Elysées, et déjà exporté le concept à Rome et Marrakech, le Raspoutine arrive à West Hollywood.
Ouvert fin octobre, ce haut lieu du bling-bling “n’est pas qu’une boîte de nuit”, insiste Alexander Ghislain, qui co-dirige les lieux avec Logan Maggio. “Bien qu’il y ait de la musique forte et des cocktails, il y a quelque chose de différent. Vous ne verrez jamais de shows avec des scintillants sur les bouteilles à chaque grosse commande.” Ainsi, le Parisien le définit comme “un club privé sans carte d’abonnement”.
Pour pouvoir passer la soirée dans la boîte de nuit au célèbre nom russe, il faudra se mettre sur son trente-et-un. Une fois pénétré dans le Raspoutine, le clubbeur retrouvera ce qui se fait en France: de la deep house dans les oreilles, une piste de danse entourée de banquettes et une ambiance tamisée.
S’ils ont choisi de l’implanter à Los Angeles, c’est parce que les loyers sont plus raisonnables qu’à New York et par amour pour la ville. “La première fois que je suis venu, il y a 6 ans, j’ai eu un véritable coup de coeur. Avec le Raspoutine, j’avais l’opportunité de me lancer dans un projet professionnel à l’étranger”, avoue Alexander Ghislain, qui est actionnaire du Raspoutine depuis 2014.
Sans compter qu’“il n’y avait pas de clubs chics privés où on écoute de la deep house à Los Angeles. Beaucoup de personnes n’ont pas de lieu où sortir le week-end.” Pour animer le lieu de 200 m2, le DJ résident Marco Peruzzi sera parfois rejoint par des DJs connus tels que Bedouin et Guy Gerber, ou précédé de shows burlesques.
Du caviar aux cocktails
Depuis sa reprise en 2010 par le baron de la nuit parisienne Laurent de Gourcuff, qui possède des lieux festifs comme Le Madame, Chez Castel et Le Piaf, le club russe a rapidement trouvé son public dans la capitale française. “Le Raspoutine était un restaurant-cabaret russe depuis 1965, rappelle Alexander Ghislain. C’est un vieil établissement créé par Madame Martini. Il attirait le tout Paris, de Serge Gainsbourg à Marlene Dietrich. On y mangeait du caviar.”
Le menu a changé mais l’univers fantasque créé par l’artiste Erté, avec ses alcôves de velours rouge, ses lustres imposants et ses meubles recouverts de peaux de loups, n’a pas bougé.
C’est d’ailleurs cette identité forte qui a séduit Alexander Ghislain. Dans la finance de 2006 à 2010, il profite d’une prime de départ pour investir dans un secteur qui l’a toujours attiré: le monde de la nuit. “C’était déjà mon job étudiant, ça m’a apporté un réseau, raconte-t-il. Je voulais moins de routine. L’exploitation d’un lieu est toujours une nouvelle aventure.”
Le Parisien décide alors de reprendre le restaurant club l’Etoile -qui deviendra l’Arc- pendant quatre ans. Puis, il décide de s’associer à Laurent de Gourcuff et Benjamin Kazan -tout comme Logan Maggio- en voyant le “potentiel” du Raspoutine. Sans compter que le lieu correspond à une clientèle “plus élégante”, ayant entre 30 et 50 ans. “Nos autres cibles sont New York et Londres”, précise Alexander Ghislain. L’entrepreneur ambitionne également de développer une gamme de restaurants, notamment à Las Vegas et Courchevel.