L’inégalable Gainsbourg
La vie de Gainsbourg, revue et corrigée par Joann Sfar, est sortie dans certains cinémas sur le continent américain. « Gainsbourg : A Heroic Life », qui a dépassé le million d’entrées en France et reçu trois Césars, est ici mentionné dans un article du New York Times. Les Américains connaissent surtout de Serge Gainsbourg la chanson « Je t’aime… Moi non plus », enregistrée en 1969 avec sa petite-amie de l’époque, Jane Birkin. L’article retrace le parcours du réalisateur Joann Sfar et du film mais, surtout, tente de comparer notre Gainsbourg à une figure culturelle américaine. La journaliste Sylviane Gold arrive vite à la conclusion que c’est impossible. Elle décide donc d’associer un personnage américain à chaque signe distinctif du chanteur-compositeur français. Gainsbourg ressemblerait à Bob Dylan pour sa consommation excessive de cigarettes et d’alcool, au poète canadien Leonard Cohen pour son talent d’écriture. L’auteur de « Laisse tomber les filles » pourrait également rivaliser avec Warren Beatty (l’acteur de Bonnie and Clyde – titre d’une composition de Gainsbourg – drôle de coïncidence) au vu ses conquêtes féminines. Enfin, le Gainsbourg américain serait le présentateur radio vedette Howard Stern pour son côté sombre et provocateur. L’artiste français est si unique qu’il représenterait donc, à lui seul, pas moins de quatre célébrités américaines. Bel hommage.
L’armée française admirée
Alors que les rebelles libyens font tomber un peu plus, d’heures en heures, le régime de Mouammar Kadhafi, tous les regards se portent sur la France qui a poussé l’Otan à mener des opérations militaires sur place. L’Hexagone a été le leader des forces aériennes engagées. Huit ans après la guerre en Irak, durant laquelle les médias anglophones qualifiaient les Français de « singes capitulards mangeurs de fromage », l’armée américaine arrête les blagues concernant l’armée française et la prend plus au sérieux. « Something has happened » durant cette bataille en Libye. En jouant un rôle majeur, la France a « gagné le respect du Pentagone » annonce Elisabeth Bumiller, journaliste au New York Times. Elle parle même d’admiration pour Paris en citant un gradé de l’armée Américaine expliquant que la France est « un exemple très fort pour le reste de l’Alliance ». Dans ce conflit, les Etats-Unis ont été dans une position inhabituelle de non-leader. Pourtant, selon la journaliste, le Pentagone n’aurait « jamais voulu être dans les premiers rangs de cette guerre et se serait senti entrainé dans l’exubérance du président Nicolas Sarkozy ». France-Amérique, étrange relation… Une sorte de « love-hate feeling » ressenti par le Pentagone pour la France, selon les mots de Heather A. Conley, un spécialiste du Centre des études Stratégiques et Internationales de Washington. Les Américains admireraient notre contribution dans la révolution libyenne mais détesteraient certaines confusions créées par la France dans les premiers jours au niveau logistique. Ou peut-être est-ce de la frustration ? En tout cas, il est clair que la France a créé la surprise.
Toujours dans le New York Times, un editorial ajoute que les Alliés de l’Ouest, particulièrement les forces britanniques et françaises soutenues par les Etats-Unis, peuvent « être fiers à juste titre ». Selon cet article, les dirigeants de ces différents pays ont eu raison d’ignorer les défaitistes qui affirmaient que la Libye était un bourbier et que « la bataille ne vaut pas le combat ».
Enfin, un article de The New York Sun évoque également la façon « admirable » qu’a eue Nicolas Sarkozy de s’engager pour le respect des droits de l’Homme et des minorités en Lybie. La chute de Kadhafi a décidément redorer le blason de la France dans le domaine militaire.
DSK tout sourire s’en sort (trop) bien
L’affaire DSK touche à sa fin. Mais pas pour certains médias américains. CBS News titre « Affaire DSK : Déni de justice d’une manière ou d’une autre ». La journaliste Kathryn Jean Lopez explique que Dominique Strauss-Kahn a beau être un homme libre clamant son innocence, il ne faut pas oublier qu’il est question d’un « adultère sordide » qui n’a pas été honnêtement sanctionné. « Ce déni de justice présente toutes les caractéristiques d’une société qui tolère la violence sexuelle en blâmant et humiliant les survivants ». Terry O’Neill, présidente de l’Organisation Nationale pour les Femmes, ajoute que « la véritable honte appartient aux auteurs et aux procureurs ». L’article appelle à la défense des droits de la femme et critique une inégalité dans la protection du sexe féminin dans cette affaire. L’indignation est bien présente pour les défenseurs des droits de la femme.
Pendant ce temps là, Dominique Strauss-Kahn rend visite à ses anciens bureaux du FMI, tout sourire. Durant deux heures, il a fait ses « adieux » avant de préparer son départ pour la France. Cet article du New York Post relate les paroles de DSK à ses anciens collègues : « Je présente mes excuses à ceux qui ont été blessés » par ce scandale. L’atmosphère était très « positive » à en croire un employé du FMI. Beaucoup d’émotion donc dans cet au-revoir solennel qui arrive cinq jours après la décision des procureurs de Manhattan de rejeter toutes les accusations faites par Nefissatou Diallo.