Au 456 Greenwich Street, au coin avec Desbrosses Street et en plein cœur du quartier paisible de Tribeca, un imposant immeuble de couleur terracotta se dresse sur un bloc entier. Nous sommes devant le premier hôtel Barrière Fouquet’s des États-Unis, qui ouvre enfin ses portes ce jeudi 29 septembre.
À l’intérieur, un lobby aux tons chaleureux – rose pâle, vert amande, jaune lumineux – dénote avec le caractère industriel des façades de ce quartier. Gilles Stellardo, Directeur général de Barrière Fouquet’s New York, nous accueille avec enthousiasme, tout en gardant un œil sur tous les détails à peaufiner avant le grand jour. « Notre designer – Martin Brudnizki – est passionné d’Art Déco, il a tout conçu de A à Z pour cet hôtel, même les tissus dont la Toile de Jouy qui a été commandée chez Schumacher Hospitality », explique-t-il.
Au fond du lobby, une discrète porte coulissante en bois s’ouvre pour nous faire pénétrer dans le bar de l’hôtel, le Titsou – en référence au surnom donné par Diane Barrière à son grand-père. Le long bar en marbre, le mur de miroirs et les fauteuils en velours donnent un aspect « sélect » et confidentiel de bar speakeasy à l’ensemble. Il est ouvert tous les jours de 5pm à 1am.
Derrière ce bar, le restaurant traditionnel Fouquet’s se veut être une adaptation conforme de la célèbre brasserie parisienne, avec ses fauteuils rouges, ses nappes blanches et des lustres de Venise au plafond. « La carte a été signée Pierre Gagnaire et illustre ce art de vivre à la française, où la gastronomie a une grande importance », explique Gilles Stellardo. Si la majorité des plats sont similaires ceux de Paris, environ un tiers du menu a été adapté à une clientèle new-yorkaise.
Un peu plus loin, un deuxième restaurant, végétarien, vient compléter l’offre du Fouquet’s : Le Par Ici Café, qui bénéficie d’une verrière susceptible d’être ouverte en été, fait la part belle aux plantes et aux plats plant-based, et un côté bar ambiance aux tons naturels est ouvert en journée pour préparer des jus frais aux clients de l’hôtel.
Retour à l’entrée, où une volée d’escaliers descend sur une œuvre d’art étonnante : un gorille coiffé d’une casquette en cristaux Swarovski tient une Tour Eiffel scintillante. Une œuvre clin d’œil à King Kong et Paris, créée par l’artiste français Eddy Maniez. « Un de nos propriétaires a flashé sur cette œuvre à New York, l’a acheté et a proposé de l’installer dans l’hôtel ».
Cet étage compte deux lieux uniques : un spa avec piscine, qui offre cinq salles de traitement avec des produits Biologique Recherche aux clients de l’hôtel, et une salle de cinéma de 70 places avec de confortables fauteuils et banquettes en velours moutarde, qui devrait accueillir des événements culturels croisés entre Paris et New York.
Les 97 chambres de l’hôtel, dont 31 suites et 5 appartements terrasse, se répartissent ensuite sur six étages. Conçues comme des boudoirs français, elles se composent de têtes de lit matelassées en vieux rose, de mobilier Art Déco et de salles de bain en marbre. Aux murs, des toiles de Jouy, créées en exclusivité pour l’hôtel, dépeignent des scènes de la vie locale à Tribeca.
Au 7ème étage, les suites bénéficient d’une terrasse sur la rue, et, comble du luxe, le Grand Appartement Terrasse duplex donne à voir une chambre majestueuse bleu roi, un salon salle à manger orné d’un papier peint conçu sur mesure, et une terrasse privée sur ce quartier habité par de nombreux VIP.
La réalisation de ce projet ambitieux aura pris trois ans, un chantier compliqué par la pandémie en termes de permis, construction et approvisionnement, mais l’hôtel est une belle consécration des efforts fournis selon Gilles Stellardo. « Nous avons voulu créer un endroit avec une ambiance et un supplément d’âme où nos clients se sentent chez eux et sont en famille ».
L’hôtel Fouquet’s New York se situe à quelques blocs du Greenwich Hotel, est aussi proche du Mercer Hotel et du Crosby à Soho, mais pour son directeur, « il y a de la place pour tous, tant que l’on se situe sur un marché de niche. » L’hôtel va accueillir une majorité de clients américains qui viennent pour affaires, mais aussi des clients français et britanniques touristes, nostalgiques de New York – même si la parité euro-dollar risque d’être un frein à court terme. Le groupe peut en tout cas compter sur le rebond du marché hôtelier new-yorkais : selon CBRE, le prix moyen en 2022 devrait grimper de 30% et le revenu par chambre de 75% sur un an.