“Je suis toujours étonnée de voir que quand je viens aux Etats-Unis, on m’arrête dans la rue. Cela me surprend. Les New-Yorkais sont quand même très cinéphiles, et aiment beaucoup le cinéma français”, raconte Emmanuelle Devos.
Pendant les mois de juin et juillet, l’actrice occupera l’écran du Florence Gould Hall au FIAF chaque mardi (à 4pm et 7:30pm) pour une rétrospective qui coïncide avec la sortie new-yorkaise de “Moka” de Frédéric Mermoud, un thriller aux côtés de Nathalie Baye qui sera visible à partir du 14 juin au Film Forum.
Pas moins de sept longs-métrages, emblématiques de la carrière de l’actrice, rythmeront les CinéSalons de l’Alliance Française new-yorkaise. “J’ai participé à la sélection. Les films choisis sont un peu mes préférés. Ils représentent une sorte de mosaïque de ce que j’ai pu faire, avec des rôles assez différents”, explique Emmanuelle Devos. Une sélection qui mélange les réalisateurs et rend hommage à ses amis et mentors tels qu’Arnaud Desplechin (“Rois et Reine”, “Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle)”) ou Anne Le Ny et Vincent Lindon (“Ceux qui reste”), que l’actrice aime retrouver régulièrement sur les tournages.
Une rétrospective, “c’est quand même très agréable. Je suis très contente et très honorée”, confie Emmanuelle Devos, amusée aussi de passer pour une “vieille actrice” en fin de route. Après plus de 20 ans de carrière, la comédienne pense avoir laissé les projets et sa carrière “se faire naturellement, sans rester sur ses acquis”.
“Il faut aussi se méfier de ses envies. Ne pas choisir un rôle d’archéologue par exemple, juste parce qu’on adore cette profession. Il faut regarder le scénario derrière. C’est comme ce que j’appelle les “acteurs voyageurs”. J’ai des copains comme ça. Ils me disent “je ne pouvais pas refuser ce film ! Ça se tourne à Cuba !”. Erreur fatale. Un film n’est pas une agence de tourisme. En plus, je n’aime pas le tourisme”, raconte Emmanuelle Devos, non sans humour et désinvolture.
Dans “Moka” de Frédéric Mermoud, l’actrice incarne Diane, une mère ayant perdu son fils renversé par une Mercedes couleur moka. Son enquête l’emmène rapidement sur les traces de Marlène (Nathalie Baye), elle même propriétaire du véhicule. Adapté du roman éponyme de Tatiana de Rosnay, le long-métrage, en tension du début à la fin, embarque le spectateur de déconvenues en déconvenues. Un jeu au chat et à la souris entre les deux actrices qui portent admirablement le film.
“Frédéric Mermoud a vraiment réadapté le livre pour moi. Et quand j’ai lu le scénario, j’aimais beaucoup la partie thriller, le côté enquête de l’histoire”, raconte Emmanuelle Devos qui confie malgré tout que le long-métrage “reste un film que j’ai du mal à regarder. C’est difficile de se voir dans une telle douleur”.
En octobre prochain, la comédienne française sera de retour en salles avec “Numéro Une” de Tonie Marshall, où elle interprète une polytechnicienne à la conquête d’un des plus gros groupes du CAC 40. Emmanuelle Devos rejoindra aussi le casting du prochain long-métrage de Philippe Faucon (“Fatima”) sur le thème de l’exil et des apatrides tourné entre la France et la Mauritanie.