La marque de vélos cargos électriques Yuba a vu le jour à Berkeley dans la baie de San Francisco. « Je me suis installé aux États-Unis au début des années 2000 pour travailler dans l’industrie du cycle avant de fonder Yuba en 2007 », explique Benjamin Sarrazin, le directeur général, originaire de Strasbourg et passionné de vélo depuis son enfance. Vivant aujourd’hui entre La Clusaz (Haute-Savoie) et les États-Unis, il veut surfer sur cette tendance. En effet, ce segment est en plein boum depuis plusieurs années avec une accélération encore plus forte depuis le début de la pandémie.
En France, par exemple, près de 550 000 vélos électriques ont été vendus en 2020. Les États-Unis n’échappent pas à cet engouement, notamment dans les grandes villes comme New York, San Francisco ou Los Angeles. Selon le cabinet d’analyse NPD Group, plus de 12 millions de vélos électriques devraient trouver preneur sur la période 2020-2030. Le segment du vélo cargo profite aussi de cette forte croissance, car il répond de plus en plus aux attentes d’une clientèle recherchant un vélo utilitaire et non plus juste pour les loisirs. Avec un vélo cargo électrique, on peut ainsi facilement transporter des courses et emmener les enfants à l’école.
Après quinze ans d’existence, Yuba figure désormais parmi les acteurs majeurs en Europe et aux États-Unis avec un volume total avoisinnant les 8 000 à 10 000 unités. Aux États-Unis, la marque est passée de quelques centaines de modèles à plusieurs milliers grâce à un large réseau de distribution. Actuellement, le marché américain représente environ 40 % des ventes de la marque. Yuba est ainsi commercialisée dans une centaine de magasins indépendants de cycles ainsi que chez Recreational Equipment Inc. (REI), une grande chaîne outdoor qui compte environ 175 points de vente outre-Atlantique. « REI commercialise nos vélos cargos sur son site Internet puis ils sont envoyés dans les magasins de l’enseigne. Ce sont ensuite les techniciens du magasin qui vont finir l’assemblage avant que le client final ne vienne récupérer le vélo commandé », indique encore Benjamin Sarrazin.
Afin d’accélérer le développement aux États-Unis, Benjamin Sarrazin a décidé de réorganiser la filiale américaine. Depuis la fin 2020, le fabricant a annoncé plusieurs changements avec la nomination de Pat Cunnane au poste de directeur général de la filiale américaine et en charge de la direction opérationnelle globale de la marque. « Pat Cunnane possède une grande expérience et des connaissances qui contribueront à alimenter les plans de croissance de Yuba », estime Benjamin Sarrazin. Le fondateur a également procédé au recrutement de nouveaux salariés pour des tâches opérationnelles comme les ventes, le traitement des commandes et le service après-vente. « Nous allons encore embaucher trois à quatre collaborateurs d’ici au printemps 2022 », précise-t-il.
Dans le même esprit, le fondateur a aussi fait le choix durant l’automne de quitter le nord de la Californie (plus précisément Cotati) pour installer le siège de la filiale américaine à San Juan Capistrano (comté d’Orange). Située à équidistance entre Los Angeles et San Diego, cette ville est bien connue de l’industrie du cycle. « Plusieurs grandes marques du secteur comme Shimano, Bosch ou Electra sont installées dans cette partie de la Californie », souligne Benjamin Sarrazin. Ce déménagement permet aussi à la marque de se rapprocher du port de Los Angeles où arrivent les vélos par conteneurs depuis Taïwan.
La marque bénéficie également d’entrepôts plus grands permettant d’augmenter la capacité de stockage. Pour garantir une installation dans de bonnes conditions et être opérationnel dans les meilleurs délais, la société a missionné, début novembre, deux salariés français issus du siège européen d’Annecy. « Ils sont venus pour implémenter le nouveau logiciel d’entreprise qui permet de gérer les ventes, les commandes et les stocks », conclut le dirigeant, satisfait de cette nouvelle étape dans le développement de Yuba aux États-Unis.