Le New York Times s’est offert pour Noël un petit voyage à Paris. Pas pour voir la tour Eiffel, mais pour se morfondre devant les “nouvelles” vitrines des Galeries Lafayette et Printemps du Boulevard Haussmann.
Le journal a rencontré Jean-Claude Dehix, LE fameux marionnettiste qui fait rêver les Parisiens et les touristes venus du monde entier depuis plus de quarante ans. C’est lui qui s’occupe chaque année de donner vie aux 200 petits pantins cachés bien au chaud derrière les vitrines du Boulevard Haussmann.
Le New York Times s’est intéressé à ce “Geppetto des grands magasins“, qu’il surnomme aussi “le gardien de la tradition parisienne“. Un brin nostalgique, le journaliste explique que les jolies animations issues du répertoire des contes et fables européennes a laissé place à une “effrayante fusion entre culture populaire et culture de consommation“.
Pourtant, ces jolies vitrines faisaient la gloire de ces grands magasins, “avant même les produits” rappelle le New York Times. Pour se rappeler de cette époque faste, le quotidien a parlé à Marion Chesnais, âgée de 79 ans, qui déballe en quelques mots tout ses beaux souvenirs d’antan. Son père, marionettiste, ne lésinait jamais sur les moyens. Dans les galeries Lafayette, il installait pendant la guerre “plus de 1.300 marionnettes“, “à l’abri du regard des soldats allemands“. Et Marion Chesnais se demande bien où est passé ce temps où l’on peignait ces petits automates à la main, et où “les enfants se pressaient contre la vitrine“.
Aujourd’hui, on est bien loin du rêve innocent. Depuis que Printemps a été racheté par un fond d’investissement Qatari, les fameux trench Burberry “ont un espace réservé dans les vitrines“. Et monsieur Dehix doit adapter ses marionnettes en conséquence, les habillant “aux couleurs du plaid de la marque“, et ses petits trains électriques, eux, “sont enfouis sous des montagnes d’écharpes en cachemire et sacs en cuir“. La faute à la crise économique, parait-il…