L’homologation de trois écoles de Miami proposant des programmes bilingues français-anglais, menacés de ne plus être reconnus par l’Education nationale, sera maintenue pendant encore au moins un an. Le gouvernement l’a indiqué dans une réponse à une question orale du député des Français d’Amérique du Nord Frédéric Lefebvre.
“Pour ne pas fragiliser ces établissements (…), le comité interministériel a décidé de conserver l’homologation de ces établissements pour une année et leur a demandé de déposer un nouveau dossier prenant en compte les difficultés rencontrées sur place” , a déclaré à l’Assemblée nationale le Secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat et à la simplification Thierry Mandon. Le programme International Studies n’est pas remis en cause. Il continue à être proposé dans plusieurs établissements publics de Miami” .
Un millier d’élèves sont actuellement scolarisés dans ces programmes gratuits dits « International Studies » (IS), qui servent notamment les enfants de familles françaises expatriées souhaitant suivre un enseignement en français dans le système public américain.
Début 2015, à leur surprise, trois établissements qui le proposent (Sunset Elementary Public School, George Washington Carver Middle School et ISCH) ont reçu un dossier de première homologation, alors que le cachet de l’Education nationale était reconduit de manière tacite depuis une trentaine d’années.
Que s’est-il passé? Une mission de l’inspection générale venue à Miami au printemps 2014 a conclu que les programmes ne répondaient pas aux critères de l’homologation, qui exigent notamment que la majorité du temps d’enseignement soit en français et que les enseignants proviennent de France. Deux demandes impossibles à remplir selon les supporters de ces programmes, qui soulignent qu’ils sont opérés par des écoles publiques américaines et que le comté de Miami-Dade ne sponsorise pas de visas pour les enseignants venant de France.
“Prudence”
La FIPA (French International Program Association), association de promotion de l’éducation bilingue à Miami, avait fait circuler une pétition en ligne demandant le maintien de l’homologation. Elle a été signée par plusieurs milliers de personnes.
Aujourd’hui, le président de l’association, Roger Pardo, se dit “prudent”. “Plus que les paroles, je m’en tiens aux actes, dit-il. Ce serait irresponsable, après une visite d’une demi-heure de l’inspection générale dont nous n’avons pas vu le rapport, de suspendre ces programmes. Il y a une volonté populaire, de la part des familles françaises, mais aussi américaines et sud-américaines, de les maintenir. “
Il souhaite que le gouvernement accorde deux ans aux écoles pour se mettre en conformité. “Toutes les écoles ont augmenté le temps d’expression en français et font pression sur le comté de Miami pour avoir des professeurs français. Si Miami-Dade peut assouplir ses règles d’immigration, ça peut fonctionner” .