Un vendredi ensoleillé, dans un jardin privé de Cow Hollow… Robes, manteaux, jupes, pantalons, accessoires sont soigneusement disposés sur des portants, en attendant de trouver leurs nouvelles propriétaires. Ce vestiaire, uniquement composé de pièces de seconde main et qu’on imaginerait facilement être porté à Paris, a été sélectionné par Karen Tussiot pour une vente pop up étalée sur deux jours. On y trouve de nombreuses marques connues, comme Sézane, Maje, The Kooples, Sandro…Ouvert à tous, l’événement nécessite toutefois une inscription préalable qui permettra d’obtenir l’adresse où se rendre : Covid oblige, il faut respecter les distances de sécurité et limiter le nombre de personnes présentes en même temps.
Installée depuis huit ans à San Francisco, Karen Tussiot a lancé Les Parisiennes en 2018. Après des années passées chez les cosmétiques Chanel en France, puis chez Sephora à San Francisco, elle tient à rester dans un univers féminin, mais cette fois en rapport avec la mode. L’idée des ventes de vêtements de deuxième main découle de plusieurs constats: “Premièrement, acheter de jolis vêtements, bien coupés, est assez difficile à San Francisco. Je me suis donc tournée vers les habits d’occasion, mais il faut avoir beaucoup de temps à consacrer à la recherche de la perle rare sur les plateformes comme Poshmark, ou dans les magasins de revente comme Crossroads. Et aucune garantie de trouver des pièces qui permettent de recréer un style parisien.”
Au delà de l’aspect utilitaire de sa démarche, Karen Tussiot, qui se définit elle-même comme une “grande shoppeuse”, est sensible à l’impact environnemental de la mode, un sujet qui la touche d’autant plus après la naissance de son fils : “Je voulais créer une entreprise utile, avec une vraie démarche écologique. L’industrie de la mode est le deuxième plus gros pollueur de la planète, et porter de la seconde main est une alternative simple et qui peut vraiment faire la différence.”
La présence d’une communauté française importante dans la Bay Area conforte également Karen Tussiot dans sa démarche: “Quand on sait qu’en moyenne, chacun d’entre nous ne porte que 30% de ses vêtements, cela signifie que de nombreuses pièces sont disponibles à la revente. En somme, Les Parisiennes aident les femmes à se défaire des habits qu’elles ne portent pas et à en trouver d’autres, de très belle qualité, avec des marques qu’elles aiment à prix dégriffés.”
Le premier pop up, en mai 2018, est un vrai succès, avec plus de 250 participantes. Les Parisiennes répète ce succès pendant deux ans, participant à de nombreux événements et marchés, avec des dizaines d’autres exposants. “Je voulais créer ma communauté, puis me lancer dans le lancement d’une application shopping. Avec la COVID, j’ai mis ce dernier entre parenthèses pour pouvoir m’occuper de mon fils pendant que son école était fermée.” Karen Tussiot s’est donc adaptée aux contraintes sanitaires imposées par la pandémie : en octobre, elle organise une première vente pop up sur réservation et en plein air, puis une deuxième en décembre. “Les retours sont très positifs, de nombreuses clientes viennent régulièrement. J’ai moi-même plus l’occasion de discuter avec elles, je peux les conseiller. On est bien en manque de contacts humains en ce moment, et les ventes Les Parisiennes sont des bons moments conviviaux entre filles.”
La prochaine vente a lieu vendredi 26 février de 11am à 4pm, et samedi 27 février de 10am à 1pm. Seront également présents Picky Monday et Mylibook, deux entreprises créées par des Françaises de la Bay Area.