Entre Joe Biden et Emmanuel Macron, « la boucle est bouclée » écrit le Washington Post. Leur relation, mise à mal l’an dernier après l’annonce par les États-Unis d’un accord de partenariat de sécurité avec l’Australie et de la vente de sous-marins nucléaires au détriment de la France, s’est bien réchauffée depuis. Au point que le président français et son épouse Brigitte seront reçus à la Maison Blanche le jeudi 1er décembre, en grande pompe : un dîner d’État sera donné en leur honneur, le premier de la présidence Biden.
Cette visite « soulignera la relation profonde et durable entre les États-Unis et la France, notre plus vieil allié », a déclaré Karine Jean-Pierre, la porte-parole de la Maison Blanche – elle-même originaire de la Martinique. « Les dirigeants discuteront de notre partenariat étroit et continu sur les défis mondiaux communs et les domaines d’intérêt bilatéral. »
Depuis la « maladresse » – mot de Joe Biden – de son administration dans la gestion de la crise de l’an dernier, le président américain n’a pas tari d’éloges à l’égard d’Emmanuel Macron, perçu comme l’allié européen le plus solide face à la guerre menée par la Russie en Ukraine depuis sept mois. Lors de l’Assemblée générale des Nations unies la semaine dernière à New York, les deux dirigeants ont semblé sur la même ligne pour condamner l’escalade de Moscou et rejeter la responsabilité des crises alimentaires et énergétiques sur Vladimir Poutine.
Les Macron avaient déjà été les premiers à inaugurer les dîners d’État de la présidence Trump en 2018. L’ancien président américain, impressionné par le 14-Juillet qui lui avait offert Emmanuel Macron quelques mois plus tôt à Paris, avait fait les choses en (très) grand : tapis rouge, 21 coups de canon, cérémonie avec l’orchestre de l’Opéra national de Washington avant un diner d’État de 150 personnes – vins fins et tarte aux nectarines infusée de miel de la Maison Blanche notamment au menu. La veille, les Macron avaient eu droit au survol de la capitale fédérale en hélicoptère et à un dîner au Mount Vernon, domaine du premier président américain George Washington.
Joe Biden optera peut-être pour un cérémonial plus sobre, mais il aura le souci de montrer la vitalité de sa présidence. Comme le rappelle la presse américaine, le dirigeant américain garde en mémoire le scepticisme de ses partenaires du G7 l’an dernier, quand il leur a assuré que l’Amérique était « de retour » (« America is back »). « Pour combien de temps ? » lui ont répondu en chœur ses homologues, Emmanuel Macron en tête.