Les frontières avec Hawaï sont fermées… Ne vous en faites pas, le sud de la Californie a de quoi concurrencer avec les Channels Islands, surnommées les “Galapagos d’Amérique du Nord”, qui s’étendent du large de Santa Barbara au large de San Diego. Parfaites pour prendre le grand air (et se mettre au frais en cette période de forte chaleur). Habitées ou non, elles disposent de nombreux points communs : des plages paradisiaques, une faune digne d’un safari et un accès limité. Suivez le guide.
Plusieurs îles de l’archipel sont accessibles par bateau au nord de Los Angeles. Vous pourrez naviguer vers Santa Cruz, Anacapa et Santa Rosa avec la compagnie Island Packers. Le trajet vaut le détour, vous y croiserez des bancs de dauphins qui font de la natation synchronisée, des lions de mer, voire des baleines si vous êtes chanceux. Juste une chose : pensez aux provisions et au pique-nique, il n’y a pas de service de restauration sur les trois îles suivantes.
Une ligne dessert quotidiennement l’île de Santa Cruz (départs dès 8:30am de Ventura). Vous pourrez alors choisir de passer la journée sur place (arrivée sur l’île vers 11:30am et départ à 4:30pm, aller-retour pour 59 dollars par adulte), ou -ce que nous recommandons- y passer la nuit (trajet pour 79 dollars). L’île ne disposant pas d’hôtels, l’unique option reste le bivouac : il faudra vous munir de votre sac à dos, d’une tente, d’un sac de couchage, d’un sac poubelle… et surtout de bidons d’eau potable, l’île en étant dépourvue. Elle offre deux campings (réservations recommandées par téléphone au 877-444-6777, 15 dollars la nuit) : le backcountry avec ses 4 campements est accessible à pied via une randonnée physique de 2 heures ; et le Scorpion Ranch Campground (25 emplacements), plus près du ponton de débarquement (une dizaine de minutes à pied), qui devrait rouvrir à l’automne (fermé pour cause de travaux). A noter : les feux de camp sont interdits sur les îles.
Que vous restiez une nuit ou pas, il faut absolument découvrir Santa Cruz, l’une des plus grandes îles des Channels Islands (248 km2 de superficie) à pied ou en canoë. Nombre de randonnées sont possibles, l’occasion de croiser les célèbres renards des îles (au nombre de 3.000) et des geais à gorge blanche, un oiseau au plumage bleu. Si vous débarquez à Prisoners Harbor, nous vous recommandons d’explorer la partie appartenant à la Nature Conservancy, via le Pelican Trail (4,2 miles, formulaire à remplir dans le bateau) qui traverse des canyons, des espaces boisés et des bords de falaise. Et le clou du spectacle : vous arrivez sur une crique magique où vous pourrez faire trempette (attention aux guêpes qui envahissent la plage). De l’autre côté de l’île, où se trouve le Scorpion Harbor (ouverture à l’automne, je le rappelle), on conseillera aux plus téméraires de marcher jusqu’à la plage de galets de Smuggler’s Cove (16 miles) et aux moins sportifs de parcourir le Potato Harbor loop pour observer des lions de mer (5 miles).
Une autre île est accessible en bateau (six jours sur sept, même prix que pour Santa Cruz) au départ d’Oxnard à 9:30am (avec un retour à 3:45pm), celle d’Anacapa. Beaucoup plus petite, une demi-journée suffit pour explorer l’îlot dans sa totalité. Un sentier de presque 2 miles en forme de huit permet de l’arpenter en passant par de spectaculaires panoramas, notamment Inspiration Point et Cathedral Cove. Par temps calme, vous pouvez vous baigner dans la crique de débarquement (la seule accessible) et faire du snorkling. Les amateurs de soirées à la belle étoile pourront prolonger l’expérience en passant la nuit sur place, dans l’un des sept campements (15 dollars la nuit toujours) dont dispose l’îlot (accessible après une dizaine de minutes de marche, dont un escalier assez raide).
Plus difficile d’accès est Santa Rosa, pour laquelle la traversée a lieu trois jours par semaine, et qui se trouve à trois heures de bateau depuis Ventura (départ à 8am et retours dès 3pm). Si vous souhaitez la découvrir, il faudra donc y penser la nuit. Le Water Canyon Camp, à 1,5 miles du ponton de débarquement, dispose de 15 emplacements – pas préservés du vent, mais des coupe-vents sont à disposition. Bonne nouvelle : sur place, vous trouverez de l’eau. L’un des sentiers incontournables de l’île mène à Lobo Canyon (9 miles), où se trouveraient des fossiles de mammouths nains. D’autres marches vous conduiront sur des plages de sable (Water Canyon Beach) et sur une pinède incroyable (boucle de 7,5 miles, intitulée Torrey Pines).
La dernière île, et non des moindres, est davantage connue et touristique: Catalina Island, accessible quotidiennement en ferry depuis San Pedro, Long Beach et Dana Point (à partir de 75 dollars l’aller-retour) ou en catamaran de Newport Beach (70 dollars l’aller-retour). Nombre d’Angelinos ont eu l’occasion d’y passer la journée, les aller-retours vers l’île étant quotidiens.
Catalina a connu un passé hors du commun grâce à un multimillionnaire, William Wrigley Jr. Au début du siècle dernier, le propriétaire de la marque de chewing-gum homonyme décide alors d’acquérir 99 % des actifs de Catalina. Il investit et crée la plupart des infrastructures dont les 4.000 habitants de l’île profitent aujourd’hui. Sur place, le nombre d’activités proposées est donc vaste (à l’instar des 17.000 hectares de terres et des 77 kilomètres de côte de l’île), mais le temps est compté si vous n’y passez pas la nuit (l’île dispose de nombreux hôtels, locations en Airbnb et même campings). A noter : c’est la seule île citée à disposer de restaurants. Les meilleures options sur la journée restent de louer une voiturette de golf pour explorer l’île, amener ou louer du matériel de plongée (des tours sont proposés pour les novices), se promener dans le Wrigley Memorial & Botanical Gardens qui offre une randonnée modérée d’environ 30 minutes depuis la plage ; ou encore faire de la zip-line qui file à plus de 60 kilomètres/heure vers la plage de Descanso. Pour observer des bisons (introduits dans les années 1920 pour les besoins d’un film), on vous recommande de passer par le Catalina Adventure Tours, qui vous emmène dans les collines. Les plus audacieux choisiront, eux, de suivre le Trans-Catalina Trail (38,5 miles, 4 jours de marche) pour découvrir l’île en profondeur.