Un an après sa visite à Paris l’été dernier, le maire de New York Michael Bloomberg, se verrait bien proposer un système similaire aux NewYorkais et lance une « demande d’information » à toute les sociétés susceptibles d’être intéressées.
Fort à parier que l’espagnol Cemusa, déjà présent à New York grâce à son contrat sur les abris bus, sera de la partie. Mais les géants de la fabrication et de l’installation du mobilier urbain, JC Decaux et Clear Channel Outdoor ne se laisseront pas faire.
Alors que le français numéro 1 du vélo en libre service n’en finit pas d’annoncer de bonnes nouvelles le concernant, l’américain Clear Channel Outdoor se concentre sur la mise en place des vélos en libre service à Washington. Même projet que le « Vélo à la carte » de Rennes en France – ouvert en 1998, premier programme de vélo libre-service au monde -, ce programme a mis plus de deux ans à voir le jour. L’expérience, tentée à petite échelle tout d’abord avec une centaine de vélos rouge appelés « Smartbikes », est le premier contrat dans ce domaine aux États-unis pour le géant américain, qui compte bien transformer l’essai.
Un « vrai challenge »
Après s’être affrontés sur le marché européen, voilà les deux géants prêt à batailler pour le marché américain. Marché conséquent, car outre New York, les villes de Chicago, Boston ou encore Portland seraient intéressées par la mise en place d’un « vélib » à l’américaine.
Cependant, les conditions pour mener à bien un projet comme celui-ci aux États-unis sont loin d’êtres évidentes, comme le souligne Jean-Luc Decaux, co PDG de Decaux USA: «C’est un vrai challenge d’installer ces systèmes aux Etats-Unis car il s’agit de quelques chose de nouveau ici et les obstacles sont légions».
Infrastructures inadaptées, villes où les quatre roues règnent en maîtres, contraintes sécuritaires, etc. : nombreux sont les barrages à franchir.
Malgré tout, Jean-Luc Decaux assure que le groupe français «étudiera le dossier de près» et que «la question du vélo aux USA est une question qui s’installe».
Mobilier urbain et publicité
Car plus qu’un simple business du vélo, le vrai enjeu semble être le marché du mobilier urbain et sa publicité, nettement plus rentables que le système vélib. Après la victoire de Cemusa en 2006 à New-York dans ce domaine, JC Decaux et Clear Channel ont tout intérêt à «remettre un pied» dans la ville, et le système du vélo en libre service semble être une parfaite vitrine pour cela.
Il faudra cependant être patient, car quelque soit le vainqueur de ce marché, le Vélib’ made in New York ne devrait pas apparaître aux côtés des taxis jaunes avant au moins un ou deux ans.