Les couloirs du Sir Francis Drake Hotel sont pleins. C’est la 11e édition de Game Connection, le rendez-vous des professionnels du jeu vidéo. Chaque année des “gamers” du monde entier s’y retrouvent.
Et parmi eux, un bon contingent gaulois. “20% des participants“, précise dans un français parfait la directrice marketing de l’événement, Giulia Palmieri, une Italienne qui travaille en France depuis quatre ans. «Il y a de plus en plus de petites entreprises de développement du jeu, surtout depuis l’arrivée des tablettes et des mobiles, car un développeur peut désormais se lancer seul.»
Créé à Lyon, Game Connection s’est exporté. Cet événement est devenu incontournable à San Francisco. Parmi les Frenchies venus se faire repérer, la société Magiko Gaming et GG Factor, toutes deux nominées aux “selected project”, une session de présentation de produits qui ne retient qu’une quinzaine de jeux triés sur le volet.
La première était venue “pitcher” Platformines, “un jeu de plateforme d’exploration pour console, avec des éléments de shooter. Vous êtes perdu au fin fond d’une gigantesque mine. Le but du jeu est de retrouver des morceaux du robot qui, une fois reconstruit, vous permettra de vous échapper de la mine“, explique Cédric Vidal Duvernet, l’un des créateurs du jeu.
Quant à GG factor, créée il y a trois ans, elle présentait Django, son jeu pour smartphones : ” Il s’agit d’un “casual shooter”, c’est-à-dire que nous souhaitons apporter l’expérience du genre “shoot’em up”, traditionnellement réservé à une niche, à une audience plus large et plus familiale. (…) Le but de retenir les joueurs dans le jeu pendant plusieurs mois”, annonce Gaël Delalleau, co-fondateur de GG Factor.
Pour certains des sélectionnés c’est parfois le jackpot. C’est le cas de la société québécoise Compulsion Game avec son jeu Contrast qui, suite à sa sélection de 2013, s’est retrouvée mise en avant lors du lancement de la PS4 et à l’E3, la Mecque du jeu vidéo à Los Angeles.
Si les Français n’ont pas obtenu de prix cette année, les sélectionnés ne repartent cependant pas bredouilles : «En complément des opportunités business, les conférences données à la Game Connection se sont révélées de plus en plus intéressantes ces derniers temps. Nous attendons donc des découvertes de personnes de valeurs, d’idées intéressantes à creuser, des retours d’expérience, explique Gaël Delalleau de GG Factor. A long terme, si nous réussissons comme nous l’espérons, avoir un pied sur le sol californien serait un axe de développement à considérer avec attention.”
Les Français qui veulent s’exporter ont désormais une nouvelle carte à jouer grâce à la création de Le Game, une initiative jeune de six mois, qui fédère toutes les sociétés françaises de développeurs afin de les représenter dans le monde. «L’industrie du jeu vidéo français, c’est 80% d’exportation et 1,5 milliards d’euros par an, expliquent Terence Mosca et Laurent Auneau, responsables du groupe. A terme nous aimerions bien entendu avoir des bureaux dans les différents lieux stratégiques du monde, tels que Singapour et bien sûr New York et San Francisco».