À partir de ce jeudi 17 février, et jusqu’à dimanche, le 20 février, Los Angeles célèbre la Frieze Week. Un événement lancé l’an dernier qui célèbre l’art sous toutes ses coutures et réunit plus de 100 galeries partenaires. L’occasion de mettre en lumière les galeries françaises, des institutions aux adresses émergentes, qui feront parler d’elles.
Dimitri Lorin, Lorin Gallery à West Hollywood
Ancien joueur de tennis professionnel, collectionneur d’art par passion, peintre et fin dessinateur, Dimitri Lorin (photo ci-dessus, avec son épouse Jennifer) assure sa reconversion en collaborant d’abord pour l’hôtellerie à qui il vend ses tableaux sur-mesure. Galvanisé par ses bons débuts, il quitte Paris avec son épouse et inaugure sa première galerie, Avenue des Arts, en 2013 à Hong-Kong. Il s’intéresse de près à l’art urbain, recherche les nouvelles perles de l’art contemporain, puis décide, cinq ans plus tard, de tenter l’aventure américaine. « L’expatriation a été une véritable chance pour moi, explique le galeriste. À Paris, si vous ne venez pas du sérail, si votre famille n’est pas dans le milieu de l’art, faire sa place peut s’avérer impossible. Hong-Kong nous a permis de franchir une première étape et de nous lancer, avant d’arriver à LA avec un peu d’expérience et des opportunités plus faciles à trouver qu’à Paris. »
Forts de leur succès avec leur première galerie à Downtown, Dimitri et Jennifer répliquent en décembre dernier avec une seconde galerie et en profitent pour mettre en avant leur nom. La Lorin Gallery est inaugurée à West Hollywood, au croisement de La Brea et Melrose Avenue. Un espace de 100m2, divisé en deux salles au sein duquel le couple franco-américain expose leurs talents, Matt Gondek parmi les habitués, Erin Milez, Yang Du ou Hannah Murray. À l’occasion de la Frieze Week, Dimitri Lorin a choisi de mettre sous les projecteurs l’artiste italien Dot Pigeon, une figure de la scène contemporaine en pleine mouvance, et dont l’œuvre « Burn Hollywood Burn » fait voir Los Angeles sous les flammes.
607 North La Brea. Ouvert du mardi au vendredi de 11 h à 18 h, le samedi de 12 h à 18 h (autre adresse au 807 South Los Angeles Street). Tél. 1 213 232 8676.
Valerie-Anne Giscard d’Estaing, Galerie XII à Santa Monica
Quartier de Santa Monica, la Galerie XII ouvrait en 2018 au cœur de la Bergamot Station, une ancienne station de train du Los Angeles and Independence Railroad et du Santa Monica Air Line (aujourd’hui la ligne E du métro) convertie au milieu des années 90 en complexe d’art réunissant une vingtaine de galeries. A sa tête, Valerie-Anne Giscard d’Estaing, fille de l’ancien Président, et dont la passion pour la photographie remonte à son enfance. « J’ai été initiée à la photographie par mon grand-père paternel qui était un précurseur, raconte la galeriste française, j’ai encore certains clichés sur plaques de verre qu’il réalisa adolescent avant la Première Guerre Mondiale. Mon grand-père maternel était lui aussi passionné de photographie, et je possède l’original de son portrait signé de Man Ray. »
D’abord spécialiste de l’édition de livres illustrés, elle fonde à la fin des années 90 Photo 12, « moment où les géants américains ont racheté les agences à tours de bras », explique la galeriste, et acquiert les fonds de la Société Française de Photographie, la Fondation Napoléon puis de nombreux photographes à l’instar de Jean-Marie Périer, Emmanuel Scorcelletti ou plus récemment Patrick Fouque. Après l’ouverture d’une première galerie à Paris en 2007, suivie d’une seconde à Shanghai, Valerie-Anne Giscard d’Estaing part s’installer à Los Angeles avec son mari en 2012, tout en gardant un pied à Paris. Elle participe alors à quelques salons et foires d’art contemporain, ouvre ses premiers pop-up et finit par s’installer à Bergamot Station. Dans un espace composé de trois pièces, la galeriste « montre les artistes à forte sensibilité pictorialiste, des photographes européens confirmés qui n’ont pas eu d’expositions majeures sur la Côte Ouest comme Anja Niemi ou Christopher Thomas. »
À l’occasion de la Frieze Week, qui se déroule en même temps que le Black History Month, la Galerie XII expose les œuvres de Mona Kuhn (qui publie son livre Kings Road) ainsi que deux artistes afro-américains, « l’exemple d’une nouvelle génération qui embrasse ses racines et affirme son identité », ainsi de Yannis Davy Biguinba et Aaron Lacy.
2525 Michigan Avenue, Santa Monica. Ouvert le mercredi et vendredi de 11 h à 16 h, le jeudi et samedi de 11 h à 17 h. Tél. 1 424 252 9004.
François Ghebaly, Ghebaly Gallery à Downtown
Arrivé à 21 ans à Los Angeles, François Ghebaly collabore dans l’éducation artistique avant d’ouvrir sa première galerie en 2009 dans le quartier de Chinatown, alors en plein renouveau. Après un déménagement à Culver City, où il transforme un ancien garage de réparation de voitures en galerie d’art, il s’installe finalement dans le sud de l’Arts District en 2013. Il investit alors un espace de 1100m2 au sein d’un large bâtiment partagé, notamment, avec L.A Dance Project, la compagnie de danse du chorégraphe français Benjamin Millepied.
Devenu une des références de l’art contemporain à Los Angeles, François Ghebaly s’intéresse aux talents émergents comme aux artistes établis, et présente depuis une dizaine d’années un mix de signatures européennes à l’instar du plasticien français Davide Balula ou du sculpteur et vidéaste Neil Beloufa, des artistes internationaux tels Cassi Namoda, dont les peintures s’exposaient jusqu’à la mi-janvier, et une large représentation d’artistes originaires de Los Angeles. Parmi eux, Kathleen Ryan, Channa Hortowitz ou encore Sayre Gomez. Originaire de Chicago, vivant et travaillant à Los Angeles, ce dernier présentera pendant le festival Frieze (à partir du 19 février), l’exposition Halloween City, une série de peintures inspirées du monde urbain et des paysages de la ville. D’autres noms sont également annoncés, ainsi des artistes Kelly Akashi, Patrick Jackson et Kathlee Ryan.
2245 East Washington Boulevard. Tél. 1 323 282 5187. Ouvert du mardi au samedi de 11 h à 18 h.