A Houston, les écoles françaises ont redoublé de vigilance face à l’épidémie de coronavirus. L’école privée « La Maternelle French Academy » suit les directives du gouvernement local et des différents organismes de santé de la ville. « Depuis le 5 mars, la situation au Texas et à Houston a un peu évolué mais pour le moment, pas d’alerte. Nous appliquons les recommandations de la ville, du Harris County et du CDC. Sans tomber dans la psychose, nous communiquons régulièrement avec les parents », déclare Karen Hallenbeck directrice de l’établissement.
Tout enfant arrivant avec de la fièvre est immédiatement renvoyé chez lui avec la consigne d’y rester. L’élève peut revenir si ce dernier a passé 24 heures sans fièvre et sans aucune aide médicamenteuse (Tylénol, Mucinex….) avec un mot du médecin traitant. L’école a également demandé aux parents de renforcer les mesures essentielles d’hygiène et d’apprendre à leurs enfants des rituels journaliers à savoir tousser correctement dans le coude ou se laver les mains trois fois par jour minimum. L’école a quant à elle renforcé la désinfection des lieux sanitaires. Elle observe les règles de base à savoir ne plus se serrer la main et plus de contact physique. «Nous avons également envoyé un courriel aux parents sur comment parler aux enfants du covid-19. C’est un support pour qu’ils puissent discuter avec leurs enfants », renchérit cette dernière. L’exposition réservée aux parents prévue en mars est en pourparlers pour le moment, la décision sera prise la semaine prochaine.
L’école Awty International de Houston suit elle aussi de près les rapports concernant l’épidémie via les divers organes étatiques. Elle reçoit aussi des mises à jour et des recommandations de trois associations scolaires professionnelles et continue à publier toutes les semaines auprès des parents. Les enseignants rappellent aux élèves les mesures de prévention qu’ils peuvent prendre. L’administration pour sa part, a augmenté les désinfections et procède à des nettoyages supplémentaires à base de produits plus puissants que les outils de ménage réguliers. L’école a annulé un voyage scolaire en Chine et réfléchit aux options qui s’offrent pour les voyages concernant les classes de 2nde et 1ère. Elle se réserve le droit, en raison de la situation, de changer un itinéraire de voyage et d’avoir un plan alternatif sur le campus ou aux alentours de Houston. « Nous nous préparons également au pire, les enseignants travaillent, comme ils le font à l’approche d’un ouragan, pour voir par quel moyens ils peuvent maintenir l’instruction, en particuliers pour les élèves de Terminale au cas où Awty serait obligé de fermer ses portes pour plusieurs semaines », explique l’un des dirigeants de l’établissement.
A Austin, l’école Jean-Jacques Rousseau a depuis 2012 mis en place un protocole de désinfection très intense à cause des grippes, des infections et des maladies infectieuses. « Le coronavirus n’a rien changé pour nous. Nous continuons avec le même règlement intérieur qui est implacable sur la santé. Nous envoyons les courriels de l’État pour mettre aux courant les parents d’élèves. L’établissement a aussi écrit début janvier, pour prévenir les parents du coronavirus et de les diriger vers les centres d’informations adéquates et plus fiables. Les enseignants apprennent annuellement les méthodes de désinfection trois fois par jour au début de l’année jusqu’à la fin du mois d’avril. La direction l’impose obligatoirement. Nous avons dans nos équipes des personnes âgées qui enseignent et les risques sont donc assez élevés. Nous prenons donc toutes dispositions », déclare Louali Hind, directrice de l’école.
Elle demande aux parents de déclarer tout voyage à l’étranger pendant les vacances scolaires et de garder leurs enfants pendant 14 jours s’ils reviennent d’un des sept pays listés par l’agence sanitaire. Aucune panique mais un renforcement des règles de l’hygiène auprès des enfants. La fête de l’école qui aura au mois d’avril devrait être maintenue et aucune visite externe n’est prévue. Les sorties scolaires sont quant à elles, mise en attente avec un risque d’annulation important. Les prochaines semaines seront donc décisives. Mais la directrice a noté une certaine panique venant des parents et déplore l’affolement dans la ville. «Nous n’arrivons plus à nous réapprovisionner pour notre nettoyage quotidien », déplore t-elle.