(Revue de presse) La France est gangrenée par les grèves, elle laisse l’antisémitisme occuper le devant de la scène. Et si le football était notre seul salut?
Le New York Times se penche sur la grève de la SNCF, qu’il voit comme un test pour François Hollande. « C‘est un moment de vérité pour le gouvernement assiégé de François Hollande ». Dans ces temps chaotiques, le journal analyse: « M. Hollande tente de persuader son Parti Socialiste d’adopter une politique plus centriste, avec des taxes, des coupes budgétaires et plus de concurrence sur les marchés ». Mais le journal rappelle que là où le président rencontre le plus de difficultés, c’est dans son propre camp, particulièrement auprès des syndicats.
Le journal rapporte que les syndicats s’inquiètent de voir le gouvernement privatiser la SNCF, ce qui mettrait en danger les avantages des employés, parmi lesquels « le départ à la retraite des conducteurs aussi tôt qu’à 50 ans, et les autres aussi tôt qu’à 55 ans ». Avant de rappeler cette histoire qui en a fait rire (jaune) plus d’un : « après avoir reçu de mauvaises mesures de la part de RFF, la SNCF a dépensé 3 millions d’euros dans des trains trop larges pour à peu près 15% des gares de France ».
Tous avec les Bleus
Un peu de foot pour continuer, car en ces temps de Coupe du Monde, difficile d’y échapper. Toujours dans le New York Times, la journaliste Lindsay Sarah Krasnoff s’intéresse à la relation difficile entre l’équipe de France et son public : « De nombreuses choses ont changé depuis 2010. Pourtant, aujourd’hui les Français hésitent à ré-adopter leur équipe de foot ». En avril dernier, un sondage effectué par France Football révélait que seulement 20% des Français avaient une opinion positive des Bleus.
La journaliste explique ce ressentiment par la culture française : « Le désenchantement lié à l’équipe de France est une réaction violente anti-football elle-même alimentée par le comportement de certains joueurs et amplifiée par les médias ». A ces raisons s’ajoutent les défaites des Bleus depuis 2002, la situation socio- économique du pays ainsi que les salaires des joueurs. « Les salaires très élevés gagnés par les jeunes joueurs est et restera un contentieux dans un pays fier de sa tradition socialiste ».
La journaliste conclut finalement que cette réaction anti-football est « plus une réaction culturelle à la commercialisation du sport, c’est une réponse face à certains joueurs qui agissent de façon non-française et aux médias qui les scrutent dans leurs moindres mouvements ». En cas de victoire au Brésil, les Bleus n’auront sans doute plus de soucis à se faire quant à leur cote de popularité.
Antisémitisme en France
A cause de la montée des actes antisémites en France, de nombreux juifs quittent le pays pour s’installer en Israël. C’est le constat dressé par le New York Times. Même si les chiffres restent encore relativement faibles: « 1407 juifs sur les 500 000 présents en France sont partis durant le premier trimestre 2014, c’est quatre fois plus que l’année dernière à la même époque » rappelle le journal.
Certes, l’économie israélienne semble attractive pour la nouvelle génération, mais la raison principale reste l’anti sémitisme qui semble se banaliser avec la monté au pouvoir de partis d’extrême droite en France et ailleurs en Europe. Une progression « qui a créé un environnement moins chaleureux, voire même hostile pour les juifs ainsi que d’autres minorités ». Les statistiques sont révélatrices du malaise : depuis la création de l’Etat d’Israël en 1948, c’est la première fois qu’il y a plus d’émigrés juifs français que d’émigrés juifs américains.
Le Washington Post s’inquiète lui aussi de l’antisémitisme de plus en plus présent en France. Le journal explique : « les leaders juifs parlent de la montée d’un nouvel antisémitisme basé sur la convergence de quatre facteurs principaux : le bouc émissaire classique en temps économiques difficiles, la force grandissante des nationalistes d’extrême droite, une relation qui s’est détériorée entre les Afro-Européens et les Juifs, et les tensions avec la population musulmane d’Europe qui augmente rapidement ». Avant de rappeler qu’en Europe de l’ouest, la France est le pays dans lequel le climat s’est le plus vite dégradé pour la communauté juive.