Saviez-vous que la ville de Châteauroux, dans la région Centre, avait abrité la plus grande base militaire américaine d’Europe? C’est ce que nous rappelle John Tagliabue dans le New York Times. Pendant les Trentes Glorieuses, ce sont plus de 8000 GIs qui ont fait vivre l’économie de la région, et tourner les registres de l’état civil. Jusqu’à cette date fatidique: “En 1966, De Gaulle décida que la France, qui a survécu à deux guerres mondiales avec l’aide des soldats britanniques, canadiens, australiens, néo-zélandais et américains, pouvait être militairement indépendante“. Le journaliste ne craint pas de relancer le débat sur le devoir de reconnaissance de la France envers les États-Unis. Comme il le souligne quelques lignes plus bas, nous devons également remercier les Américains pour les hamburgers, le pain Harry’s et les Doo Wap. Qu’il était bon le temps où les Américains étaient à Châteauroux, “those good old days“! Et si avec le retour de la France dans l’OTAN, les soldats de l’Oncle Sam devaient un jour revenir sur le sol de l’Indre, il ne fait aucun doute pour le journaliste qu’ils seraient accueillis en héros.
L’économie franco-française maintenant, avec un article de Tracy McNicoll dans Newsweek. Dans une analyse objective et détaillée, elle tente de comprendre pourquoi la prise d’otage des dirigeants est une stratégie qui fonctionne. Vu des États-Unis, le succès d’une telle tactique auprès, non seulement de l’entreprise, mais aussi de l’État et de l’opinion publique est étonnant. La journaliste évoque une classe politique trop laxiste -“peur de la guillotine?“- face à des syndicats trop minoritaires – la France est aujourd’hui le pays le moins syndicalisé d’Europe rappelle-t-elle. Mais que fait Sarkozy? Il “exulte” sur le succès du service minimum, et les syndicats jouent le jeu de la provocation. Toujours est-il qu’elle conseille aux patrons français de partir au bureau avec une brosse à dent.
Un article du New York Times nous prouve encore une fois que les Américains sont toujours aussi dubitatifs sur le bienfondé de l’exception culturelle française. Le sujet de clash: le cinéma. Le journaliste note un paradoxe à l’honneur de son pays: “Alors que ceux qui vont au cinéma se ruent sur les films américains, le cinéma français essaie de contenir Hollywood“. Il revient ainsi sur l’histoire d’un désamour entre grosses productions hollywoodiennes et cinéma national. Ces querelles de couples arrivent peut-être à leur fin avec les nouvelles mesures votées par le parlement. Celles-ci doivent encourager fiscalement les tournages étrangers sur le sol français. Bien que ces efforts du gouvernement soient applaudis, le lecteur retiendra de la France davantage sa fiscalité kafkaienne et anti-compétitive.
Cinéma toujours dans le TIME Magazine, avec la polémique créée par l’interdiction des affiches de Coco Chanel, une cigarette à la main, dans le métro parisien. Pour Bruce Crumley, la frontière entre le “révisionnisme du tabac” et le “politiquement correct à la française” est maigre. Il ose même le mot “censure” pour dénoncer les excès de zèle de la société de transport en commun. Surtout, il s’amuse d’une controverse qui peut paraitre déplacée et bien lointaine vue de ce coté-ci de l’Atlantique. Que va-t-il se passer quand le film sur Sherlock Homes va sortir sur les écrans? Et pire, celui sur Serge Gainsbourg?