Léon Marchand a mis du temps pour trouver sa voie. « Il a d’abord essayé le judo et le rugby, mais quand il s’est mis dans l’eau, il a rapidement trouvé ses marques », expliquait son père Xavier au journal La Dépêche en 2019. Il faut dire que le jeune toulousain ne manquait pas d’exemples de réussite dans la famille. Xavier Marchand (49 ans) a été un spécialiste de l’épreuve des 4 nages dans les années 1990, remportant deux médailles d’argent aux championnats d’Europe et du monde (1997 et 1998). Sa mère, Céline Bonnet (47 ans), a elle aussi brillé dans l’eau à la même période, avec notamment plusieurs titres de championne de France en bassin de 50 mètres. Son oncle Christophe (52 ans), a également été plusieurs fois champion de France de natation entre 1988 et 2000. « On ne l’a surtout pas forcé, sachant très bien que ce sport est assez difficile ! On a même essayé de l’en dissuader mais… Ça n’a pas marché », ajoutait Xavier Marchand en 2019.
Léon Marchand, 20 ans, a fait ses premières brasses dans le club des Dauphins du TOEC à Toulouse. En avril 2019, il est le premier Français à remporter les championnats de France sur 200 m papillon à seulement 16 ans, avant une médaille de bronze sur 400 m 4 nages aux mondiaux juniors de Hongrie en août. Une ascension fulgurante pour un talent hors normes et polyvalent, qui enchaîne par cinq nouveaux titres nationaux sur trois épreuves différentes en 2020 et 2021 (200 m papillon, 200 m 4 nages et 400 m 4 nages). « C’est un génie ! », prévient alors l’ancien nageur français Camille Lacourt, quintuple champion du monde et d’Europe.
La scène internationale découvre Léon Marchand aux Jeux Olympiques de Tokyo à l’été 2021, où il se hisse jusqu’en finale du 400 m 4 nages à 19 ans. Une expérience inoubliable qui a libéré le Toulousain. « Depuis les Jeux, je me sens vachement plus confiant, plus relax dans toutes les compétitions que j’aborde. Je me sens maintenant capable de rivaliser avec les meilleurs », expliquait-il en juin 2022 au site du CIO.
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Pour passer un nouveau cap, Léon Marchand rejoint ensuite les États-Unis et l’université d’Arizona State (ASU) en octobre 2021. Il retrouve là-bas l’entraîneur américain Bob Bowman (57 ans), mentor historique de Michael Phelps, le nageur le plus titré de l’histoire des Jeux Olympiques (22 médailles). « Bob m’a déjà dit que je lui ressemblais. Même si je ne dors pas beaucoup, si j’ai eu une mauvaise journée, je peux toujours me donner à fond », expliquait Léon Marchand en juin 2022, ajoutant que ses entraînements étaient devenus « beaucoup plus intenses » aux États-Unis.
Là-bas, le jeune nageur français change de dimension en s’imposant dès ses premiers championnats universitaires (NCAA) sur le 200 yards 4 nages (182 m) en mars 2022, battant au passage le record de la discipline. S’ensuivent deux titres aux championnats du monde de Budapest au printemps 2022, dont la meilleure performance de l’histoire de la compétition sur 400 m 4 nages. Seul Michael Phelps avait fait mieux en 2008. « Léon n’en est encore qu’au début, il peut progresser dans différents domaines. Les nages peuvent être améliorées techniquement », confiait l’intransigeant coach Bob Bowman au journal L’Équipe en novembre dernier.
Back in Tempe and ready for more 😏
What's @leon_marchand have in store for his sophomore season? 🤔
— Sun Devil Swim/Dive (@ASUSwimDive) August 22, 2022
Considéré comme LA future star de la natation aux États-Unis, Léon Marchand dispose d’un emploi du temps de ministre dans les prochains mois. Il essaiera de battre de nouveaux records universitaires fin mars aux championnats NCAA de Minneapolis, avant d’enchaîner avec les championnats de France à Rennes au mois de juin. Les mondiaux du Japon l’attendent ensuite du 23 au 30 juillet, où il devra faire pour la première fois sans l’aide de son entraîneur, nommé à la tête de l’équipe américaine.
Des compétitions qui doivent lui permettre de monter en puissance jusqu’aux Jeux Olympiques de Paris à l’été 2024. « L’objectif est de remporter la médaille d’or. Je pense qu’à Paris, c’est le bon moment parce qu’à 22 ans, j’aurai déjà bien bossé. Et je ne serai ni trop vieux, ni trop jeune », commente le Français, bien déterminé à marquer l’histoire de son sport.