Lorsque Pierre Gaona a ouvert son premier café Léna, près de NYU, en 2014, il avait mis la barre assez haut: “J’avais dit à l’époque que j’en ouvrirai cinq en cinq ans, ou peut-être que je rentrerai en France dans les six mois“, sourit-il. Aujourd’hui, le restaurateur de Ciboure est toujours à New York et vient d’ouvrir son deuxième établissement, sur Eldridge Street dans le Lower East Side. “J’avais prévu dès mon arrivée à New York d’ouvrir un autre Léna. La vie est tellement chère ici qu’on n’a pas le choix. Même si la première affaire marche, il faut prendre des risques“.
Contrairement à son premier espace – un café qui vendait initialement les “macarons de Louis XIV” de Maison Adam– le deuxième Léna est davantage un restaurant-bar à vins dans “l’esprit basque“. Il comporte une vingtaine de places assises, un sofa confortable qui accueille les clients dans l’entrée et une petite cuisine au fond de la salle où sont préparés des pinchos (sorte de tapas), des plats basques et des assiettes de fromages et de charcuterie. “Je voulais faire un endroit comme ceux qu’on trouve au Pays Basque, où l’on peut venir le matin pour boire un chocolat chaud, déjeuner sur le pouce et revenir le soir pour dîner, boire un verre de vin“, explique-t-il.
Il n’est pas le seul dans l’affaire. Son épouse Jenny s’en occupe aussi et vous pourriez bien y croiser leur fille Léna, 6 ans, qui a donné son nom au restaurant. Ils ont recruté Laure Ohayon, ancienne responsable des événements à Ladurée SoHo, pour s’occuper de l’événementiel. Outre des anniversaires et les fêtes de mariage, Léna veut également accueillir des expositions sur ses murs de brique rouge. “C’est un quartier qui a du potentiel. Il change. C’est le nouveau Chelsea, assure Pierre Gaona. Les gens cherchent des quartiers plus abordables. La vie nocturne est animée mais pas trop sur Eldrige. Cette rue est complètement morte alors qu’il y a des bouches de métro partout“.
Ancien rugbyman, Pierre Gaona transforme donc l’essai dans la restauration à New York avec cette deuxième adresse. C’est un autre sport qui l’aide à affronter ses journées bien remplies: le judo. “J’en ai fait pendant 20 ans. Comme la boxe, on peut avoir le meilleur entraineur mais on reste seul sur le ring au moment du combat. Il n’y a pas de rattrapage“.