Couvrir les élections du point de vue de la jeunesse américaine, c’est le défi que se sont lancés Marie Demarque et Hugo Leenhardt, étudiants en master de journalisme à Sciences po Paris.
Leur projet baptisé Campus Campaign consiste à rallier Washington depuis San Francisco en dix semaines, en passant par dix universités où ils réaliseront des reportages sous la forme d’un web-documentaire, à suivre sur le web en temps réel. “Nous voulons apporter un regard original sur cette campagne, celui d’étudiants qui vont à la rencontre d’autres étudiants“, témoignent-ils.
Le choix des campus ne s’est pas fait par hasard. Unique en son genre, chaque établissement est associé à une thématique. De l’université mormone où à étudié Mitt Romney à un campus islamique en passant par les établissements de la frontière mexicaine, les étudiants balayent les thèmes majeurs abordés pendant la campagne présidentielle. “C’est une expérience unique et très intéressante. Nous avons déjà parcouru 6.000 kilomètres et nous n’en sommes qu’à la moitié!, explique Hugo Leenhardt, en direct de la Nouvelle-Orléans. Nous avons rencontré des gens très différents, avec des opinions très différentes“.
Sur les campus pendant la journée, chez l’habitant le soir, les deux étudiants sont au coeur du débat. “Nous avons vu des étudiants faire la queue tous les matins pendant 45 minutes pour traverser la frontière mexicaine, afin de se rendre à l’université, raconte Hugo Leenhardt. C’était également très intéressant de parler à des démocrates lorsque nous étions au Texas. Ils refusent de voter car ils ne croient pas au système électoral. Pour eux, un vote démocrate ne vaut rien dans un État majoritairement républicain“.
A un mois de l’élection, nos deux journalistes en herbe se gardent bien de livrer un pronostic. Selon eux, il ya d’ores-et-déjà un grand perdant. “Nous avons constaté que beaucoup de gens se tenaient à l’écart de la politique. Ils sont surtout inquiets de la situation économique du pays. Et certains ne se reconnaissent pas vraiment dans ces deux partis qui dominent. C’est quelque chose que l’on ne voit pas dans les médias. Il faut aller sur le terrain pour le savoir.“