Comme son champion François Asselineau, Christine Agathon-Burton aime citer les articles des traités européens, numéros précis à l’appui. “Le diable est dans les détails. Quand on prend le temps de se plonger dans les traités européens, on se rend compte que le futur est un peu effrayant“, confie cette Franco-Américaine qui porte les couleurs de l’UPR pour la législative en Amérique du Nord (3 et 17 juin). Une candidate parmi les 574 que revendique le mouvement, soit plus que n’importe quel autre parti.
Jamais encartée, cette ingénieure de conception dans l’aérospatiale qui réside à Washington DC a découvert le candidat du “Frexit” en faisant des recherches sur Internet. Elle rejoint l’UPR, “mouvement de libération qui a vocation a rendre sa souveraineté à la France, dans le même esprit que celui du général De Gaulle“, l’an dernier. “J’ai trouvé son discours clair, pédagogique. Il donne des explications à des questions qui se posent actuellement. En suivant ce qu’il avait à dire, je me suis reconnue dans ses idées”.
Cela fait plusieurs années que Christine Agathon-Burton s’intéresse à la question de l’immixtion de l’Union européenne dans les affaires françaises. Dès 1992, elle votait “non” à Maastricht. “J’avais lu le document. Impossible de donner un blanc-seing à nos politiques“. Ce n’est pas son expatriation aux Etats-Unis, il y a vingt ans, d’abord en Californie puis à Washington, qui l’éloignent de ses positions. Pas plus que l’acquisition de la nationalité américaine en 2003. “J’ai de la famille, des amis et des liens depuis longtemps en France. J’ai aussi une fille. J’ai le souci de mes compatriotes, dit-elle, regrettant “la précarisation, l’ubérisation de la société, les histoires incroyables de suicide des agriculteurs. Ce n’est pas normal.” Quant à la promesse d’Emmanuel Macron de bâtir une “Europe qui protège“, “je peux vous garantir qu’elle restera lettre morte. Quand vous avez 27 pays qui doivent être d’accord pour changer une virgule dans un traité, on peut dire que cela ne marchera pas“.
Ses idées pour les Français de la circonscription sont inspirées de son expérience de fondatrice de l’association de parents d’élèves du Lycée Rochambeau de Washington et d’administratrice de la FAPEE (Fédération des Associations de Parents d’Élèves d’Enseignement français à l’Étranger). Entres autres mesures de développement de l’enseignement français, elle propose notamment de faciliter la mise à disposition des locaux des établissements français le week-end pour les programmes de français extra-scolaires “moyennant compensation et entente“. Sur d’autres dossiers, elle veut supprimer la CSG-CRDS pour les Français de l’étranger car l’impôt n’offre “aucune contrepartie et n’ouvre aucun droit“, et promouvoir la francophonie à travers des coopérations à l’échelle nord-américaine.
Le “Frexit” prôné par François Asselineau n’a pas fait recette en Amérique du Nord, où le candidat n’a reçu que 0,48% des voix au premier tour. L’UPR ne compte que 70 membres aux Etats-Unis, même si les expatriés représentent tout de même 6% des 28.000 adhérents au mouvement de François Asselineau, précise Christine Agathon-Burton. “Nos compatriotes ne se rendent pas compte de l’impact de la politique actuelle sur leur futur, dit-elle. Avec les grandes orientations de politique économique publiées par la Commission européenne, on va vers une société de plus en plus inégalitariste, qui va promouvoir le gel des retraites, la précarisation…“