Dans le cadre de la campagne des législatives françaises, French Morning dresse le portrait de chacun des candidats au poste de député des Français d’Amérique du Nord (États-Unis et Canada). Le premier tour du scrutin commencera dès le vendredi 27 mai pour le vote en ligne, et se tiendra le samedi 4 juin dans les bureaux de vote.
Pour sa seconde participation à l’élection législative des Français de l’étranger, Gérard Michon vient d’être investi, en dernière minute, par l’UCE, L’Union des Centristes et Écologistes, parti pourtant membre de la majorité présidentielle. Une candidature dissidente. Gérard Michon souhaite ainsi tirer la sonnette d’alarme face à la politique menée par le député sortant Roland Lescure, le candidat de la majorité regroupant Renaissance (ex-LREM), Horizons et le Modem.
« Je me présente aujourd’hui sous l’étiquette du parti l’UCE, qui soutient le Président, mais ne s’interdit pas de faire des critiques constructives sur la base de l’expérience de terrain de ses membres », explique-t-il. « Contrairement à LREM qui prend ses ordres du ‘château’, il est sain que certaines composantes de la majorité présidentielle enrichissent le débat avec des personnalités d’horizons différents. Toute organisation dans laquelle le patron n’est jamais contredit s’appauvrit dangereusement au fil du temps. »
Natif de Gironde et originaire de Normandie, diplômé de Polytechnique et de Télécom Paris, le candidat immigre à Los Angeles en 1980, d’abord pour une durée d’une année, alors bénéficiaire d’une bourse du ministère de l’Industrie, et y poursuit des études doctorales sous la direction de Judea Pearl (le père du journaliste Daniel Pearl, assassiné par décapitation au Pakistan en 2002) dont il deviendra l’assistant deux ans durant.
Ancien Professeur d’Université en ingénierie, consultant et fondateur du site d’informations mathématiques, Numericana.com, Gérard Michon s’engage en politique en 1984 en organisant la venue de Jacques Chirac à Los Angeles (pendant les Jeux Olympiques) et dans la vie des Français de l’étranger, d’abord comme Conseiller consulaire de Los Angeles puis comme membre de l’Assemblée des français de l’étranger (il en sera le Président de la Commission des lois de 2008 à 2009). Il participera aussi à l’élection législative de 2012 comme candidat gaulliste indépendant.
Reconnaissant une bataille difficile, le candidat de 66 ans porte un regard très critique vis-à-vis de Roland Lescure, le sortant qu’il considère « ne pas être à sa place et entretenir une attitude hautaine envers ses électeurs. » En 2017, dit-il, « Roland Lescure a été lu sur la seule base de sa participation à la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron et de sa présence géographique au Canada en tant que haut-fonctionnaire grassement payé. Il avouait alors fièrement n’avoir que huit semaines d’expérience en politique… Son lancement en politique s’était alors fait sous les feux des médias pour avoir investi de grosses sommes d’argent public canadien dans des paradis fiscaux. Des faits qui mettaient fin à sa carrière. Monsieur Lescure a dû voir dans la politique une porte de sortie honorable… »
Peu tendre avec son adversaire, Gérard Michon remet également en cause « les intérêts franco-français du député sortant, ses ambitions de ministre, sa responsabilité dans la confiscation des cartes vitales et son soutien au doublement ou presque de l’imposition des Français hors d’Europe sur les revenus de source française liés à l’immobilier et aux retraites ou encore sur son inaction, pendant la crise du Covid, des revendications des Français de l’étranger. »
S’il est élu, Gérard Michon souhaite mettre la question de la définition constitutionnelle de la citoyenneté française comme priorité, « afin de protéger définitivement les Français de l’étranger des coups de butoir venant des législateurs mal renseignés. » Il prévoit également de proposer un nouveau financement de l’enseignement en français à l’étranger en mettant en œuvre une aide directe aux établissements homologués, « proportionnelle au nombre de jeunes Français qu’ils scolarisent », compte défendre par-dessus tout, les droits sociaux des français de l’étranger, réviser le statut de résidence principale en France, améliorer l’accès aux services consulaires numériques. Enfin, sur le terrain écologique, Gérard Michon souhaite doubler les objectifs climat pour une économie décarbonée.
À l’occasion de cette élection, Gérard Michon a choisi, comme suppléante, la jeune candidate de 19 ans, Amandine Ducellier, étudiante en management à l’Université d’Ottawa, au Canada. Le candidat mènera avant le premier tour plusieurs réunions digitales, et sa profession de foi est à retrouver sur son site.
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