“On veut gagner cette élection. Le résultat de juin ne reflétait pas la réalité de la sensibilité des Français d’Amérique du Nord“. Jean Simonetti en est certain: pour le responsable des Français de l’étranger à l’UMP, le parti a une sérieuse carte à jouer dans la législative partielle qui s’annonce.
Il peut y croire: avec l’inéligibilité des candidats divers droite Antoine Treuille et Emile Servan-Schreiber, il y a de fortes chances pour que la droite soit moins divisée qu’en juin. Le PS ne pourra pas mener la campagne de longue haleine que Corinne Narassiguin avait entreprise dès 2010 pour se faire connaitre et présenter son programme. Puis, comme le souligne Gérard Michon (ex-UMP), qui a décidé de rempiler pour cette partielle, “la droite est en meilleure position car le pays est en moins bonne position. En juin, il s’agissait d’une élection pour donner une majorité au président. Depuis, les électeurs se sont aperçus que les décisions du gouvernement allaient à l’encontre des Français de l’étranger, sans réaction de la part de leurs représentants à l’Assemblée ou au Sénat“.
Balkany veut une primaire
Pour gagner, encore faut-il connaitre l’identité du candidat de gauche, du MoDem et de l’UDI, qui se structure en Amérique du Nord. Et surtout celui de l’UMP. Si Frédéric Lefebvre apparait comme le “candidat naturel” du parti – il a obtenu au premier tour plus de voix que toutes les candidatures de droite réunies -, il doit composer avec le poil-à-gratter Julien Balkany, arrivé 4e au premier tour en juin et qui se positionne cette fois-ci encore comme un candidat local, connaissant la circonscription. Celui-ci a confié à French Morning souhaiter “ardemment obtenir l’investiture UMP“, se considérant comme “le plus à même à remplir tous les critères pour rassembler les électeurs de la droite“. Devenu membre de l’UMP après les législatives, il souhaite même que le parti organise des primaires ouvertes aux militants et sympathisants de l’UMP. “Je souhaite que l’investiture ne soit pas donnée en catimini par une instance dirigeante mais qu’elle permette de retrouver une unité et une cohésion à droite en Amérique du Nord“.
M. Balkany précise qu’il n’exclut pas de se présenter même si le parti décide de valider la candidature de M. Lefebvre. “Tout dépendra des conditions dans lesquelles l’investiture sera accordée“, dit-il. Gérard Michon, suspendu de l’UMP l’an dernier, est certain, lui, de faire campagne “jusqu’au bout“, quel que soit le choix du parti.
Mais les scores des deux hommes en juin, respectivement 6,61% et 2,23% des voix, laissent de la marge à Frédéric Lefebvre. Pour Jean Simonetti, la position de l’UMP est claire: “Il n’y a aucune place pour les candidatures dissidentes qui se réclament de près ou de loin du soutien du parti ou de l’ancien président, insiste-t-il. Il confirme que le candidat de l’UMP sera désigné dans la semaine par la Commission nationale des Investitures, comme le prévoit les statuts du parti. Une “formalité“, selon lui, pour adouber M. Lefebvre. “Pour nous, pas de doute, le candidat naturel, c’est Frédéric Lefebvre.”