Coup de théâtre. Le député des Français d’Amérique du Nord, Frédéric Lefebvre, quitte le parti Les Républicains. Il en a fait l’annonce sur Franceinfo jeudi 8 juin. “C’est une décision que j’ai mûrement réfléchie, et qui est douloureuse mais libératrice“, a-t-il dit.
L’élu, en position très défavorable pour le second tour de la législative en Amérique du Nord face au candidat de la République en Marche! Roland Lescure, met sa décision sur le compte des critiques dont il a fait l’objet depuis quatre ans, alors qu’il votait des textes “qui allaient dans le bon sens, comme la loi Macron“. “On a tenté de me museler, on m’a moqué, on m’a menacé dans ma famille politique“, a-t-il dit, évoquant même des “menaces” de Nicolas Sarkozy dans la loge de Carla Bruni en marge d’un concert à Pasadena. “Le tournant, ça a été mon vote pour le pacte de responsabilité où j’étais le seul député LR dans l’hémicycle , avec tous les regards sur moi, avec des menaces qui m’ont été faites, y compris par Nicolas Sarkozy“. Il indique avoir voté Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle alors qu’il soutenait officiellement François Fillon.
Au-delà du second tour de la législative qui aura lieu le 17 juin, Frédéric Lefebvre entend se consacrer à “faire naître une nouvelle droite humaniste et ouverte, un pôle prêt à travailler pour la France (…) Beaucoup se posent les mêmes questions que moi“.
Dans une longue lettre adressée à Laurent Wauquiez, il ne mâche pas ses mots.
“L’embrigadement dans un parti qui concentre pourtant tant de talents et d’énergies, mais dont le pouvoir a été capté par un quarteron de généraux sectaires, est devenu insupportable”, écrit-il. Depuis quatre ans, j’ai pris ma liberté de vote et d’action au service de l’intérêt de nos compatriotes, car c’est celle qui compte avant tout. Vous me l’avez reproché ! Vous m’avez menacé ! Vous m’avez “molesté” !“.
Et de conclure sa missive: “je reste un homme de droite, libre, décidé à avancer avec le nouveau Président de la République avec qui nous partageons la certitude que le pays à besoin pour s’adapter aux défis du monde d’aujourd’hui, d’addition plutôt que de division.
Je veux l’aider à réussir ce pari. Je quitte les Républicains. Je vous quitte comme on quitte un amour dont la flamme s’est éteinte. Je vous quitte comme on quitte une famille qui rejette votre différence“.
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Monsieur le député, Cher Frédéric Lefebvre,
Permets-moi de te tutoyer, je pense que le nombre d’heures de mon temps personnel investies dans ta campagne le justifie.
Tout d’abord félicitations pour ce pas que tu viens de franchir. Pendant ce dernier mois, grâce à la campagne, j’ai appris à te connaître en étudiant et analysant tout ce qui était à ma disposition sur le web. Tu n’es pas un opportuniste, mais un homme de convictions.
Ta décision n’arrive pas vraiment comme une surprise. Plusieurs fois pendant cette campagne, je me suis même demandé pourquoi tu restais chez Les Républicains, car ton discours n’avait que très peu en commun avec le parti. Pour ton propre épanouissement personnel, le “mieux” se trouvait clairement en dehors des LR.
Mon expérience de vie personelle m’a enseigné à me méfier et à toujours garder du recul sur les groupes institutionalisés, quels qu’ils soient, car l’un de leurs dangers principaux est une tendance au sectarisme. La liberté d’ésprit passe avant tout, car elle seule peut nous garantir de rester dans l’objectivité et dans la cohérence avec nous-mêmes. C’est le choix que tu as fait, et je l’applaudis.
Malheureusement, pour des raisons logiques, “Les Républicains de Toronto” ne peuvent pas continuer à s’engager dans ta campagne. Cependant tu as tout mon soutien à titre personnel, saches que je ne laisserai pas non plus les gens te critiquer devant moi, je ne le tolèrerai ni l’accepterai en aucune mesure. Tu peux compter dessus.
Merci Frédéric pour tes années de service, nous avons des différences politiques, parfois assez grandes, mais j’admire ton engagement pour la France, et ta vision constructrice de la politique. Je me retrouve tout à fait dans ce que tu dis lorsque tu parles de vouloir la réussite de la France et de celle de notre nouveau président. “Amicus Plato, sed magis amica veritas”,
Sois certain de mon vote le 17 juin prochain, tu as tout mon soutien personnel,
Amitiés sincères,
Xavier
Membre de l’équipe de campagne de Frédéric Lefebvre à Toronto
Pourquoi pas, mais pourquoi ne pas l’avoir fait avant l’investiture par LR?
Bon vent merci.. demissioner quand on sait que l’on n’a plus d’avenir politique ne demande pas trop de courage quand meme !