Dans le cadre de la campagne des législatives françaises, French Morning dresse le portrait de chacun des candidats au poste de député des Français d’Amérique du Nord (États-Unis et Canada). Le premier tour du scrutin commencera dès le vendredi 27 mai pour le vote en ligne, et se tiendra le samedi 4 juin dans les bureaux de vote.
Il n’avait pas pu se présenter à l’élection présidentielle faute de parrainages suffisants, ce sera donc les législatives. Emmanuel Itier, Français de 55 ans d’origine bordelaise, a reçu l’investiture du parti de Jean Lassalle, Résistons!, et tentera de briguer son premier poste de député dans la circonscription des Français d’Amérique du Nord.
Journaliste, producteur de documentaires et conseiller en acquisitions pour différentes sociétés de distribution cinématographique basées en France (Metropolitan, SND, Le Pacte, France Télévisions), père de 3 enfants aujourd’hui installé à Santa Barbara, connaît bien les États-Unis. Il y vit depuis 34 ans mais n’a jamais voulu prendre la nationalité américaine car se dit « d’abord français et citoyen du monde. »
Engagé dans différentes associations humanitaires comme l’Association française pour les Nations Unies, le Lions Club et le Rotary Club, et vif défenseur de la paix dans le monde, Emmanuel Itier rencontre il y a quelques mois Jean Lassalle, le candidat du parti Résistons! et obtient son investiture dans la foulée. « Comme lui, je souhaite incarner une autre image du politique. Issu de la société civile, je serai celui qui reste ancré dans le réel, et les vraies préoccupations quotidiennes des Français, celui qui vit dans le concret et travaille sur le terrain, assure-t-il. Je veux être le représentant du contre-choc face à la majorité présidentielle et face au tempérament totalitaire du gouvernement. Je veux me lever et dire non !, faire revivre la devise Liberté, égalité, fraternité, rapprocher les Français d’Amérique du Nord de ceux de l’hexagone. »
Reconnaissant une élection difficile où il incarnera « David contre Goliath », Emmanuel Itier juge le bilan du député sortant Roland Lescure « plus que médiocre » et ne mâche pas ses mots pour le critiquer. « Un député de l’extrême Centre et royaliste au bilan inexistant, assène-t-il, un député issu du milieu de la finance qui préfère rester à Paris et espère un poste dans un ministère, un député du virtuel abonné aux sessions Zoom et terriblement absent du quotidien des Français de l’étranger, un député qui véhicule la propagande d’État, et partage avec Emmanuel Macron une hausse de 29% de la pauvreté, une dette de 600 milliards d’euros, un déficit commercial de 85 milliards d’euros, un taux de chômage effroyable et mensonger, une montée continue des extrêmes. » Emmanuel Itier s’y engage : « Moi député, je serai le candidat le plus modéré, le plus authentique, le plus humain et le plus humaniste. Je serai l’homme des tables rondes, capable de rassembler et de dialoguer, et qui gardera comme idéal, l’envie de changer le monde. »
Outre le renforcement des liens d’Union nationale et internationale et l’amélioration de la communication avec les ambassades et les consulats établis aux États-Unis et au Canada, la hausse des aides et des budgets pour une caisse de sécurité sociale et une caisse de retraite complémentaire, la révision des critères d’attribution des bourses scolaires et le développement de l’enseignement du français à distance pour ceux qui vivent loin d’un établissement français, Emmanuel Itier souhaite, à travers son programme, créer un Fonds de solidarité pour aider les Français de l’étranger faisant face à de grandes difficultés. « Une mesure inédite où les grandes entreprises françaises installées aux États-Unis seront sollicitées pour développer cette nouvelle structure. »
Dans sa conquête du pouvoir, le Français pourra s’appuyer sur sa suppléante Natacha Katic, son ancienne directrice de campagne lorsqu’il tentait de se présenter à la présidentielle et employée de la compagnie aérienne American Airlines. Basée à Paris, elle pourrait faire le relais en France des actions menées par le candidat s’il venait à gagner. En cas de défaite, Emmanuel Itier souhaite poursuivre le combat politique à sa manière, « incarner un autre idéal, une autre vision, en continuant à rencontrer, comme je le fais depuis 30 ans, les femmes et les hommes du monde. Rappelons-nous de la Révolution française, époque où le peuple gagna face au pouvoir en place, tout est possible en ayant la foi ! ».
En attendant le scrutin du premier tour, le candidat Résistons! sillonnera une partie de la circonscription dans les prochains jours. « Mon budget de 10 000 dollars m’impose de limiter mes déplacements » explique-t-il. Après Miami où il a tenu une première réunion de campagne le 30 avril dernier, Emmanuel Itier compte se rendre à San Francisco, Los Angeles, San Diego, New York et Montréal pour tenter, dit-il, « de convaincre les électeurs du slogan cher à l’ancien archevêque anglican et militant des droits de l’homme Desmond Tutu : “Je suis parce que nous sommes”. »