Dans un contexte économique morose, marqué par l’ombre d’une récession et une inflation persistante, une bonne nouvelle pourrait redonner le sourire à de nombreux expatriés français installés aux États-Unis : les prix des billets d’avion transatlantiques sont en nette baisse pour ce printemps, et même pour les mois de juillet/août, en plein cœur de la haute saison touristique. À l’approche de l’été, plusieurs compagnies aériennes, qu’elles soient low cost ou traditionnelles, annoncent des promotions inédites sur leurs liaisons transatlantiques. En cause ? L’effet « Donald Trump » refroidirait bon nombre de touristes français et européens. Ils seraient de plus en plus nombreux à annuler leur projet de voyage à la suite du retour de l’homme d’affaires à la Maison Blanche.
Jean-Philippe Cavaillez, co-créateur du blog Lost in the USA et spécialiste du road trip américain depuis plus de dix ans, confirme avoir ressenti « un net ralentissement depuis début mars ». Présent aux derniers salons du tourisme de Paris et de Lyon, le blogueur a remarqué que de plus en plus de personnes souhaitaient reporter leur projet de voyage pour « des raisons idéologiques », mais aussi par « inquiétude » face aux décisions imprévisibles du nouveau président ou encore « par peur » d’un passage en douane trop compliqué.
Selon le baromètre Orchestra / Entreprises du Voyage (organisme représentant les professionnels du tourisme dans l’Hexagone) de mai 2025, les réservations françaises vers les États-Unis auraient chuté de 34% en mars et de 26% en avril. Une dégringolade qui inquiète le secteur… Mais fait le bonheur de ceux qui ne craignent pas le retour au pouvoir du milliardaire, et surtout, des expatriés, ravis de voir les prix des billets enfin redescendre après des années de flambée continue. Une bouffée d’air bienvenue dans un budget vacances de plus en plus serré pour de nombreuses familles.
Sur certaines destinations américaines prisées des touristes, les prix des vols pour ce printemps sont en net recul par rapport à l’année dernière. Une baisse tarifaire estimée entre 6 et 10%, selon le baromètre MisterFly pour L’Écho touristique d’avril 2025. Une simple recherche en ligne montre qu’il est en effet actuellement possible de trouver des allers-retours New York/Paris à moins de 600$ pour un départ dans dix jours. La compagnie aérienne à bas coûts French Bee casse même les prix au départ de Los Angeles, avec des vols affichés à partir de 162$ vers Paris en ce mois de mai.
Une tendance qui devrait se poursuivre cet été : le baromètre Orchestra/Entreprises du Voyage prévoit déjà une baisse des réservations de 11,1% pour les mois de juillet/août. Les compagnies aériennes mettent donc le paquet pour remplir leurs avions et n’hésitent pas à brader leurs billets. Des New York/Paris à 215$ ou des vols au départ de San Francisco affichés à 281$ en plein mois de juillet, les compagnies à bas coûts redoublent d’efforts pour faire le plein de passagers.
Des offres qui ravissent les voyageurs réguliers, comme Diane Augustine, résidente de la région de Washington DC, une capitale habituellement onéreuse en raison du manque de concurrence entre compagnies aériennes. L’enseignante, qui passe ses congés d’été dans l’Hexagone, a eu la bonne surprise de voir, il y a quelques semaines, les prix des billets, qu’elle surveillait depuis plusieurs mois, chuter soudainement sur son application Air France. Elle a ainsi pu bénéficier d’un rabais et économiser 500$ par rapport à l’année précédente. Une belle surprise pour cette maman solo, qui vient compenser la hausse du prix des locations saisonnières constatée en France.
Pas sûr cependant que ces tarifs attractifs, combinés à la baisse du dollar face à l’euro (au 6 mai 2025, 1 dollar = 0,88 euro), suffisent à endiguer la fuite des touristes observée depuis le retour de Donald Trump. Comme le souligne Jean-Philippe Cavaillez du blog Lost in the USA : « Cette année, ce sont principalement les gens qui n’avaient pas encore réservé qui annulent leur projet. Ceux qui avaient déjà un voyage planifié viennent malgré tout. » L’hémorragie touristique des Européens aux États-Unis ne fait peut-être que commencer…