Le vote par Internet commence le 15 mai. Et le Parti Pirate est inquiet. “Le système n’est pas sécurisé, il est facile à pirater. Ce n’est pas ce qu’on attend d’un système de vote“, s’exclame Véronique Vermorel, la candidate de cette formation à la législative en Amérique du Nord.
L’an dernier, les électeurs français en Amérique du Nord avaient préféré Internet aux autres moyens de vote (urne, correspondance, procuration). Mais il avait connu quelques couacs techniques. La version 1.7 de Java, qui équipait les ordinateurs les plus récents, n’était pas reconnue par le système informatique utilisé pour le scrutin. Le Quai d’Orsay avait demandé aux électeurs de voter depuis un ordinateur équipé de la version antérieure de Java (1.6).
Il avait également essuyé les critiques du Parti Pirate, un mouvement né en 2006 de préoccupations autour de la protection des libertés dans le domaine du numérique. Il dénonçait à l’époque un système “opaque“, contrôlé par le secteur privé. Le Ministère des Affaires étrangères avait eu recours au groupement Scytl-Atos, deux entreprises spécialisées dans les solutions de vote électronique et autres opérations en ligne, pour fournir la technologie nécessaire à la réalisation du web-vote. Constatant plusieurs entorses au Code électoral, le Parti Pirate avait déposé un recours en annulation auprès du conseil constitutionnel pour contester la validité de l’élection dans la 4eme circonscription des Français de l’étranger (le Benelux). La requête parlait notamment de communication “illégale” des données personnelles des électeurs à des entreprises privées, l’absence de procédure de destruction des données et le manque de protection contre le piratage. Elle a été déboutée par les Sages.
Scytl et Atos restent les prestataires du scrutin électronique de 2013. “On utilise des versions de java obsolètes, des serveurs très opaques dans lesquels on ne contrôle pas grand-chose“, souligne Véronique Vermorel. “Tout ce qui est opaque m’inquiète. Si c’était des organismes privés dans lesquels on avait un droit d’audit, pourquoi pas, mais ce n’est pas le cas, s’exclame Véronique Vermorel. Le vote est public, c’est l’intérêt général dans tout ce qu’il a de plus pur. La réponse n’est pas à chercher dans le privé.“
Sur son site, la candidate s’est fendue d’une lettre ouverte à ses adversaires, les appelant à envoyer des délégués au Bureau de vote électronique pour être “garants de la bonne marche de ce scrutin“. Lors de la première réunion du Bureau, le 9 mai, seuls quatre candidats de la 1ere et la 8e circonscription (Europe du Sud) était représentés, dont les deux candidats « pirates ».
Le “problème Java” résolu
Scytl n’a pas répondu à notre demande d’interview, renvoyant tout commentaire au Ministère des Affaires étrangères. Ce dernier se veut rassurant. Dans une récente réponse écrite à une députée, parue au Journal Officiel, la ministre déléguée chargée des Français de l’étranger Hélène Conway-Mouret a affirmé que le scrutin de 2012 avait “rempli toutes les garanties de sécurité qui avaient été définies, sous le contrôle d’auditeurs indépendants pour la phase préalable au scrutin, du bureau de vote électronique pendant le déroulement de celui-ci, et du juge électoral à son issue.”
Les dates du scrutin ont été annoncées tardivement de manière “à s’assurer de la sécurité du vote par Internet“, a précisé la ministre lors du Talk Le Figaro Orange du 11 mars, mentionnant le recours du Parti Pirate.
Quant aux problèmes techniques, le Quai d’Orsay estime qu’ils n’ont pas été un obstacle majeur. Selon lui, 96% des lecteurs qui ont souhaité voter par Internet ont pu le faire sur l’ensemble des onze circonscriptions françaises à l’étranger. La version 1.7 de Java sera en outre reconnue cette année, à la différence de 2012 (80% des plaintes techniques provenaient de problèmes liés à Java).
Citant “quelques petites avancées“, comme le reformatage des adresses et des numéros de téléphone des électeurs, Véronique Vermorel affirme toutefois que les “conditions ne sont pas réunies“. “Faire des updates de temps en temps pour les élections ne suffit pas pour rattraper les retards technologiques sur le vote électronique“.
0 Responses
Le parti Pirate est inquiet du piratage
A moins d’avoir une maîtrise en informatique et en programmation il semble impossible de voter par internet. J’ai un Mac et le Consulat de France m’a répondu que c’était “peut-être la raison”. Les informations fournies sur http://www.votezaletranger.gouv.fr. sont incompréhensibles.Cette situation est inadmissible. Autrement dit, personne ne votera dans ma famille. Qu’on se le dise ….
Vous avez essaye de voter par internet? Bonen chance….
Que ce soit sur mon Mac perso our PC au travail, le systeme de vote requiert l’installation d’une autre version Java… ce que je ne ferai pas car: 1) mon Mac me dit que tous mes logiciels sont a jour (je ne vais pas riquer une mise a jour aleatoire) et 2) ma societe interdit l’installation de logiciel
Si l”etat voulair empecher le vote par internet avec des excuses techniques bidons, ils ne s’y prendraient pas autrement. Je ne peux pas croire qu’il faille la derniere version java pour securier un vote alors que l’an dernier j’ai pu voter par internet avec la meme config que celle que j’ai aujourd’hui
On a deja des taux d’abstention pathetiques… les pseudo contraintes techniques vont empirer les choses
Je suis d’accord avec vous tous. Après avoir essayé pendant plus de 20mn, je n’en peux plus…..