Ce seront des retrouvailles particulières pour Virgil Boutellis-Taft ce mercredi 12 juin à New York. Le violoniste jouera à nouveau au Carnegie Hall avec toute sa dextérité et sa pleine liberté de mouvement. Car pendant trois ans, suite à une mauvaise chute lors d’un cours de Krav Maga, il a alterné les périodes de travail et de repos forcé, entre opérations à l’épaule et séances de rééducation. « J’ai retrouvé toutes mes sensations, assure l’artiste avec enthousiasme, de retour d’un concert à la Philharmonie de Berlin, et je savoure chaque instant de pouvoir jouer de nouveau ».
Ne plus pouvoir pratiquer l’instrument qui l’accompagne depuis son plus jeune âge, et apprendre à le maîtriser à nouveau, fut éprouvant reconnaît le musicien, mais de cette séparation est né un plaisir de jouer encore plus intense. « J’ai l’impression d’avoir ajouté des couleurs à ma palette, le spectre sonore est plus large, confesse-t-il. Toutes les émotions sont à vif : ce que je n’ai pas pu dire musicalement pendant cet arrêt du violon, je peux enfin l’exprimer. »
Le violoniste retrouvera le pianiste JuYoung Park, son partenaire de concert et ami depuis leur rencontre à New York fin 2015, juste après les attentats du Bataclan, lors d’un concert en hommage aux victimes au Carnegie Hall. En près d’une décennie, les deux artistes ont noué une complicité musicale très forte. « Nous pourrions jouer dans le noir, nous nous comprendrions », assure Virgil Boutellis-Taft. Le duo interprètera la Danse macabre de Saint-Saëns, Nigun de Bloch, Kol Nidrei de Brunch, Sérénade mélancolique de Tchaikovsky, ainsi que deux sonates – l’une des dernières composées par Schumann (sonate pour violon n° 1 en la mineur), et, la seconde, de Janáček.
Plusieurs pièces seront extraites d’« Incantation », le dernier album de Virgil Boutellis-Taft enregistré avec le Royal Philharmonic Orchestra à Londres. Après avoir fait ses débuts au Weill Recital Hall il y a près de dix ans, le violoniste jouera cette fois au Zankel Hall. Le concert commencera à 7:30pm.