Qu’est-ce qui vous a poussé à faire ce film?
Plein de choses. J’avais vu les autres films de Radu [Mihaileanu, ndlr], j’avais vu Vas,Vis et Deviens et je trouve que c’est un très grand réalisateur. Avant même d’avoir le rôle, j’étais d’abord très honorée d’avoir le scénario entre les mains, un scénario très populaire, très drôle, très émouvant aussi. Et puis il y avait ce gros challenge du violon. Il a fallu deux mois de cours intensifs! Mais c’était formidable. Avec ce métier on a l’impression de vivre plusieurs vies.
Justement, comment s’est passée la préparation de la scène finale du concert?
Jouer cette scène était un moment absolument fou, avec ces 300 figurants, l’orchestre… La main gauche, c’était un effet spécial [la doublure main était Mathilde Borsarello, violoniste à l’Orchestre national de France, ndlr]. C’était humainement impossible de faire les deux mains après deux mois de violons (rires). Mais la main droite c’est moi. C’est un peu du “air violon” mais tout est bon, la position de l’archet, sur les bonnes cordes… Tout ce travail rend un peu fou, ça devient une obsession, j’écoutais Tchaïkovski en boucle et j’avais l’impression d’avoir chaque note de chaque instrument dans la tête. Pour le son, c’était celui d’une grande violoniste [Sarah Nemtanu, ndlr] avec laquelle je me suis très bien entendue et qui est devenue une amie.
Votre personnage, Anne-Marie Jacquet est en quête de ses origines, de son identité. Ce sont des thématiques qui vous touchent?
Elles me touchent si elles sont bien écrites. Là c’était surtout l’idée de ne pas savoir qu’on a l’âme slave en soi et de le découvrir avec un orchestre. Le film parle aussi du communisme qui a détruit la carrière d’un chef d’orchestre. Il y a cette union aussi entre une violoniste solo et un orchestre et comment dans une société individualiste il faut s’unir aux autres pour obtenir quelque chose d’incroyable.
Le film a été bien reçu en France…
Sincèrement je pensais qu’il ne marcherait pas. Tout le monde ne met pas de l’argent pour un film sur la musique classique. Donc c’est aussi pour des raisons politiques que je l’ai fait. Je me suis dit que si le film marchait ça allait rehausser le niveau de ce qu’on a en France. Le succès du film montre qu’il ne faut pas prendre les Français pour des cons avec de mauvaises comédies. Et ça fait du bien à tout le monde!
Et quel regard portez-vous jusqu’à maintenant sur votre carrière?
Je suis assez contente (rires). Bon j’ai fait quelques petites erreurs de jeunesse mais c’était il y a longtemps. Et même les films qui n’ont pas marché je suis fière de les avoir fait. Je ne travaille plus dans la souffrance et je tourne de plus en plus avec des réalisateurs que j’aime. Et puis je ne me dis pas “Il faudrait…” mais plutôt “Je voudrais…”. D’une manière générale, au cours de ma carrière, je n’ai fait que des choix du coeur.
Mélanie Laurent, César du Meilleur Espoir féminin en 2007 pour son rôle dans Je vais bien ne t’en fais pas, sera à l’affiche du film Le Concert à partir du 30 juillet à New York. La Rafle, dans lequel elle interprète une infirmière, sortira dans quelques semaines aux Etats-Unis. Elle sera également bientôt à l’affiche de Beginners avec Ewan McGreggor et de Requiem pour une tueuse avec Clovis Cornillac. La jeune commédienne commencera le tournage de son premier film en tant que réalisatrice à la rentrée, avec Marie Denarnaud et Gilles Lellouche.
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