Le 9 mars, la Brooklyn Academy of Music (BAM) dédie une soirée inédite à de jeunes artistes originaires d’Afrique du Nord, d’Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient. Leur point commun: ils ont émergé lors des révolutions arabes commencées à l’hiver 2011 et sont devenus des porte-drapeaux d’une jeunesse en quête de changement politique.
Ils ont choisi le même moyen d’expression pour relayer le malaise de leur génération : le rap. Un style musical qui se prête bien à la rébellion et au militantisme depuis sa naissance, aux Etats-Unis, dans les années 80.
Seront présents El Général, rappeur de Tunisie dont le titre Rais Lebled (“Chef d’Etat”), dénonçant la corruption de l’élite, est devenu l’un des hymnes de la « Révolution de Jasmin » ; Deeb, rappeur égyptien devenu célèbre grâce à son Stand Up Egypte, scandé à Tahrir Square ; la Palestinienne Shadia Mansour considérée comme la première rappeuse du monde arabe et le Malien Amkoullel, dont les textes racontent depuis quelques années la crise en cours au Mali. L’événement mettra aussi à l’honneur les musiques traditionnelles. Le Marocain Brahim Frigbane et le Malien Yacouba Sissoko, résidants tous deux à New York, rythmeront la soirée au son du N’Goni – une guitare traditionnelle malienne – et des percussions.
A noter enfin que le BAM propose, jusqu’au 18 mars, une série de sept films documentaires intitulée «Saharan Frequencies» afin d’explorer l’engagement social de musiciens nord-africains et orientaux, traditionnels et contemporains.