C’est avec un message sur Instagram que le chef français Cédric Maupillier a annoncé la fermeture de son restaurant Convivial pour le dimanche 22 décembre. « Quand les dépenses continuent d’augmenter et que les rentrées ne peuvent plus les couvrir, il n’y a pas d’autres solutions que de fermer », explique Cédric Maupillier, installé dans la région de Washington DC depuis près de 20 ans.
Inauguré le 1er novembre 2015 dans le quartier de Shaw qui faisait alors peau neuve, Convivial a été l’une des premières entreprises à s’installer dans le redéveloppement de ce quartier. « On atteignait 4,5 millions de dollars de chiffres d’affaires les premières années, puis on a vu un déclin de 300.000 dollars par an, et là on arrive à la fin, on perd de l’argent », confie-t-il, soulignant qu’il a dû faire des prêts ces derniers mois pour pouvoir compléter les revenus de l’établissement. Pour le restaurateur, les difficultés financières viennent des problèmes apparus dans son quartier depuis quelques années.
« On le dit souvent dans le milieu, le plus important c’est l’adresse. Et quand je me suis installé à Shaw, les développeur m’ont vendu un coin de rue qui était censé être éclairé la nuit, qui se développe, c’est cela qu’on m’a vendu. Mais on est loin de ça, souligne-t-il, le restaurant a été touché deux fois par une balle perdue, une fois quand on était fermé, mais une autre fois alors qu’on était ouvert ». Rapidement, il a vu son taux de fréquentation baisser, ses clients lui avouant qu’ils n’aimaient pas venir en soirée dans ce quartier où, il faut le reconnaître, on est souvent sollicité par les sans-abris, en plus des tirs entre gangs.
Cédric Maupillier a néanmoins décidé de donner un mois de préavis à ses employés, ce qui n’est pas toujours la norme dans le secteur de la restauration. « Je veux que mes employés aient le temps de trouver un autre emploi », dit-il, encourageant même les potentiels employeurs à le contacter s’ils cherchent de la main-d’œuvre.
Le chef se prépare déjà à lancer d’autres projets, avant l’été. Mais avant de se replonger dans le travail, le Toulonnais va aller se ressourcer en France pendant un mois. « J’ai besoin d’une pause, d’aller près de mes parents à La Seyne-sur-Mer, pour mieux revenir », souligne-t-il. Un indice sur son retour aux fourneaux ? « Ce sera toujours autour de la cuisine française, pour représenter la qualité française ».