A l’entrée, le bar à vin interactif (quatre sièges), celui-là même qui fait buzzer les blogs de «foodies ». Une technologie permet, avec le mouvement du doigt, de tout savoir plus sur l’origine, le cépage, l’appellation du vin. «On vous offre un pouvoir», dit le sommelier d’Adour Thomas Combescot, tel un personnage de la Guerre des Etoiles. Un éclairage spécial illumine le verre lorsqu’on le pose sur le bar, afin de pouvoir apprécier la couleur du vin.
Dans la salle principale, une atmosphère quasi religieuse autour du thème du vin. Le culte du vin n’est pas tout à fait un hasard. A New York, le groupe Ducasse a toujours réalisé une grande part du chiffre d’affaires de ses restaurants avec les vins (environ 40%). Le décor signé David Rockwell s’inspire d’une salle de bibliothèque où les bouteilles remplaceraient les livres : des teintes aubergine, quatre stations de décantation qui font face à la salle, un voile de verre sur les murs au motif de vigne. Des fresques de l’artiste new yorkaise Nancy Lorenz représentent l’Adour, la rivière qui coule près du village natal d’Alain Ducasse dans le Sud Ouest.
On s’agite pour régler les derniers détails. Les caves de vins qui bordent la salle pour le décor doivent être à la parfaite température (7 degrés Celsius pour les blanc et champagne et 15,5 degrés pour les rouges), explique Thomas Combescot. Quand il parle du vin, on boit ses paroles et on se dit que finalement, cela est mieux que le bar interactif.
Direction la cuisine, où le chef Tony Esnault est également bien occupé. «Les plats à Adour sont aussi bien modernes comme le hamachi mariné au concombre, moutarde de pomme verte ($27) que traditionnels, comme le tournedos de porc, rondelles de pommes dorées, boudin noir, jus infusé de genièvre ($36) » explique-t-il, tout en préparant des gnocchi à la ricotta ($21).
Dans un salon semi privé du restaurant surnommé « Rive Gauche » (non, pas la rive gauche parisienne, celle de l’Adour), Alain Ducasse est visiblement détendu. Adour est pourtant sa troisième ouverture de restaurant en trois mois (Alain Ducasse at the Dorchester à Londres a ouvert en Novembre, Le Jules Verne, le restaurant situé au 2e étage de la Tour Eiffel en Décembre). «Je suis comme un directeur artistique. Je m’occupe de créer les restaurants, de faire les cartes, de m’occuper de la typographie, du graphisme, du contenu, du casting du personnel. C’est le cocktail de collaborateurs qui construit ensuite l’identité du lieu.» Il ajoute : «Le restaurant sera un lieu en vie, dynamique, qui reflète la dynamique de la ville.»
Avec Adour, Alain Ducasse a souhaité créer un endroit «plus informel» que son restaurant à l’Essex House (Alain Ducasse New York, ADNY pour les intîmes), qui avait ouvert en 2000 et qui a fermé depuis. «On avait posé la haute gastronomie à la française. C’était trop sérieux, peut être un peu trop formel pour une évolution new yorkaise un peu plus relax», explique-t-il. Le ticket moyen est moins élevé qu’à ADNY, et le menu du lounge offre une alternative abordable, entre $5 et $14 (mais pas de réservation possible). Aux reposoirs en velour pour les sacs se sont substituées de simples planches insérées (et bien cachées) dans les chaises. Les bloggeurs aficionados jouent déjà au jeu “Trouver le reposoir”».
Ouvert le soir uniquement
Adour Alain Ducasse at the St Regis
The St Regis Hotel
2 East 55th Street New York, NY 10022
212 710 2277
Menu à la carte :
Entrées entre $17 to $29,
Plats principaux à partir de $32,
Desserts à $16,
Menu dégustation à $110.