C’est un bel hommage au travail du peintre français André-Pierre Arnal que rend la galerie Ceysson et Bénétière, située dans l’Upper East Side, jusqu’au samedi 21 janvier. L’artiste fut une figure du groupe Supports/Surfaces fondé par Vincent Bioulès à la fin des années 60 et est resté actif depuis cinq décennies, s’attachant à déconstruire les outils traditionnels de la peinture pour mieux repenser le processus de création d’une œuvre.
Le mouvement Supports/Surface a été un des précurseurs de l’art moderne en France. La démarche consiste à accorder autant d’importance aux matériaux utilisés et aux gestes pour la réaliser qu’à l’œuvre finale, et qui considère le sujet de l’œuvre comme secondaire. Les artistes représentatifs de ce mouvement ont été Marcel Aloccco, Daniel Dezeuze, Noël Dolla, Bernard Pagès, Jean-Pierre Pincemin, Patrick Saytour et Claude Viallat, avec l’exposition La Peinture en Mouvement à l’École spéciale d’architecture à Paris en 1969.
L’exposition rassemble des tableaux aux couleurs chaudes datant de 1970 à 1986, juste après la dissolution du mouvement Supports/Surfaces, qui utilisent différentes techniques comme le froissage, pliage, ficelage, pochoirs, frottage, arrachements, collage, déchirement, et pliage-arrachements. Selon André-Pierre Arnal, « la technique, quelle qu’elle soit, est ce qui relie la matière et la pensée. Cela depuis la préhistoire. Et ceci continue parce que c’est la base même de la création et de la culture. » L’artiste se concentre ainsi sur la déconstruction du support traditionnel de la peinture, en insistant sur la façon dont chaque élément d’une œuvre doit être considéré individuellement et comme un tout. Les couleurs chaudes utilisés par André-Pierre Arnal donnent un aspect solaire et reposant à l’exposition, bienvenu en ce mois de janvier.