André S. Labarthe s’est montré enthousiaste lors de son discours d’ouverture pour la projection de la série Cinéastes de notre temps au Walter Reade Theatre hier soir. Car voir ce bijoux du cinéma français montré au New York Film Festival (NYFF) est pour lui “la réalisation d’un vieux rêve”. Et Mathieu Gallet, PDG de l’Institut National de l’Audiovisuel (INA), ajoute que “l’INA est très fier de partager cet heritage” avec le public international. Après le grand succès du programme au Centre Pompidou à Paris en 2011, le NYFF offre du 3 au 14 octobre aux cinéphiles américains la possibilité de découvrir cette série culte.
Lancée en 1964 par Labarthe et Janine Bazin, la série de documentaires fait le portrait de réalisateurs de cinéma français et internationaux. Elle se veut une continuation du fameux projet d’une “politique des auteurs” par les Cahiers du cinéma. Après 17 ans d’absence, elle a été reprise sous le titre Cinéma, de notre temps par ARTE en 1989.
31 films de cette réflexion du cinéma sur le cinéma seront montrés lors de la 50ème édition du NYFF. Cinéastes de notre temps : John Cassavettes a ouvert le bal et a fait salle comble hier soir. De bonne humeur, Labarthe raconte lors de son discours des anecdotes sur John Ford et Alfred Hitchcock et partage ses expériences aux Etats-Unis. Parti pour “découvrir et faire découvrir les auteurs du cinéma américain”, Labarthe avait été surtout surpris que “les réalisateurs ne se voyaient pas comme des artistes”, mais répondaient en tant que techniciens.
La soirée était aussi l’occasion pour l’INA d’afficher sa volonté d’ouverture sur le monde. Son patron, Mathieu Gallet, confie à French Morning que “l’idée de l’INA ce n’est pas d’être un coffre fort numérique, mais d’utiliser les médias numériques pour pouvoir s’adresser au public le plus large possible”. Outre la projection de films dans le cadre du NYFF, l’INA affirme sa présence internationale par des programmes de sauvegarde, de numérisation et de valorisation de fonds audiovisuel en Russie, en Madagascar, à Cuba et dans d’autres pays à travers le monde. “L’INA travaille à l’international sous toutes ces formes pour transmettre nos savoirs-faire et on est très demandé”, se réjouit Gallet.