Les vendeurs de rue, des joueurs d’échecs, le reflet solitaire du Chrysler Building dans une flaque d’eau. On est bien à New York, mais pas n’importe quand. Les photographies de Frank Oscar Larson, exposées au Queens Museum of Art (QMA) jusqu’au 20 mai, sont autant d’icônes d’une décennie mythique : les Fifties, qui voient s’imposer le rayonnement des Etats-Unis, grand vainqueur de la Seconde Guerre Mondiale.
Dans les rues de la capitale culturelle et économique, les femmes rivalisent d’élégance, des garçons en culotte courte font les quatre cent coups et les sans-abris allument des feux dans des tonneaux. C’est du moins ce que les 65 clichés exposés au QMA laissent deviner de la vie quotidienne à New York dans les années 50.
Pris avec l’appareil de référence Rolleiflex Automat Model 4 en noir et blanc, soigneusement composés et emprunts de mélancolie, ces clichés rappellent par leur honnêteté ceux des photographes Walker Evans et Helen Levitt, ou encore Brassaï. Mais les photographies de Larson sont restées inconnues du public pendant plus de cinquante ans. Ce n’est qu’en 2009 que son petit-fils Soren exhume les milliers de négatifs du carton où ils avaient été rangés à la mort du photographe, en 1964.
Né en 1896 à Brooklyn de parents suédois, Larson a passé la majeure partie de sa vie dans le Queens. Ce banquier épris de photographie passait ses week-ends à arpenter les rues de New York avec son appareil, de Chinatown au Bronx, en passant par Times Square, Williamsburg et Hell’s Kitchen. Perceptible dans le sourire de certains de ses sujets, le regard qu’il pose sur ses contemporains est à la fois curieux et empathique. Son témoignage n’en est que plus fort. Il laisse une impression de nostalgie et de tendresse.
Infos pratiques:
“Frank Oscar Larson: 1950s New York Street Stories” – du 5 février au 20 mai – Queens Museum of Art, New York city Building, Flushing Meadows Corona Park, Queens 718-592 9700, www.queensmuseum.org
Crédit Photo: Frank Oscar Larson