À deux mois et demi du début des Jeux olympiques de Paris 2024, Leon Marchand n’a qu’un rêve : devenir champion olympique. Ce jeune nageur français s’entraîne et vit depuis quatre ans aux États-Unis, d’abord dans la prestigieuse université Arizona State à Tempe, dans la banlieue de Phoenix, puis, ces dernières semaines, au Texas, pour suivre son entraîneur, le très réputé Bob Bowman (qui vient d’être nommé directeur et entraîneur de l’équipe masculine de natation de l’université du Texas, à Austin). Léon Marchand vient d’être sacré meilleur nageur des finales des championnats universitaires américains.
« On approche des Jeux, confie-t-il au bord du bassin texan. Je ne me rends pas vraiment compte de ce que ça va être. J’ai fait les Jeux de Tokyo donc j’ai un peu d’expérience. Je suis excité. Mais dans un premier temps, j’ai envie de me préparer, d’être bien, physiquement et mentalement ». Ces derniers mois, surtout depuis qu’il a battu le record du monde mythique du 400m 4 nages de Michael Phelps l’an dernier lors des championnats du monde à Fukuoka (Japon), son statut a changé.
« J’ai changé de statut graduellement, fait-il remarquer. Il y a deux ans, quand j’avais remporté les championnats du monde à Budapest, j’avais remarqué une première évolution. Avec le record de Michael, c’était encore un gros truc. Mais mi-août, j’étais déjà de retour aux États-Unis à suivre mes cours. » Façon de dire que le jeune homme de 21 ans est bien ancré dans la normalité et n’est pas happé par les sirènes du star-system. « J’ai conscience de ce statut de star, mais j’ai encore un peu de mal à réaliser parce que je suis loin de tout ça en ce moment, poursuit-il. L’an dernier, en revenant en France, j’ai compris un peu ce qui était en train de se passer. Je vais donner plus en termes médiatique et populaire mais je vais surtout pas me prendre la tête avec tout ça et faire un peu au feeling. »
Il s’avance en grand favori de la compétition à Paris cet été, surtout sur ses distances fétiches, dont le 400m 4 nages. « Pour le grand public, que je ne gagne pas aux Jeux serait peut-être vu comme un échec, relève-t-il. Mais pour moi, ce ne serait pas très grave. Cela ne va pas me changer la vie. J’arrive maintenant à vraiment profiter et avoir le ‘’smile’’ tous les jours dans l’eau. Et je n’ai pas besoin de compétition pour célébrer. »
Ce sourire, il le tient de vivre la vie qu’il semble avoir toujours rêvée : « Je voyage et j’ai plein de potes. Je profite de tous ces moments. Les Jeux, c’est un peu le bonus. C’est à la maison donc c’est encore plus impressionnant. L’échec, ce serait de se laisser prendre par l’environnement autour des Jeux. Les JO, ce n’est pas un moment forcément facile. On marche beaucoup, il y a des bus à prendre. C’est deux semaines intenses. Et il n’y a pas que la natation. Je préfère rester concentré sur moi et ne pas m’éparpiller. »
Dans l’eau, il aura des adversaires à côté de lui, mais celui qu’il devra battre par dessus, c’est la douleur. « C’est un vrai combat mental, surtout quand je suis pas au top, reconnaît-il. Mais il y a beaucoup de monde autour de moi et il y aura une grosse concurrence aux Jeux Olympiques. » Plus que 74 jours à attendre.