Quand on pousse les portes du Gilder Center, on n’a pas l’impression de pénétrer dans un musée. Avec ses murs et balcons de béton aux formes arrondies, constellés de trous qui laissent entrevoir des morceaux d’expositions, la nouvelle aile de l’American Museum of Natural History (AMNH) ressemble davantage à une grotte, la lumière naturelle en plus. C’est bien l’objectif. Les architectes se sont rendus dans l’ouest des États-Unis pour s’inspirer des canyons et des cavernes de la région et créer un décor qui invite à l’aventure et la curiosité.
Le résultat est réussi. Heureusement. Car le nouveau bâtiment, qui ouvrira ses portes au grand public le jeudi 4 mai, se faisait attendre. Annoncé en 2014, le projet d’un montant de 465 millions de dollars devait voir le jour il y a quatre ans. C’était sans compter sur la pandémie et des différends avec les riverains qui se sont réglés devant le juge.
Objectif du centre : permettre à l’institution de l’Upper West Side, la plus importante de ce genre aux États-Unis, de montrer une plus grande partie de son immense collection consacrée aux sciences (zoologie, géologie, paléontologie, archéologie…). « Nous avions de vrais besoins en terme d’espaces de stockage et de collections, mais aussi de capacités pour la recherche et l’éducation », confie l’ex-présidente de l’AMNH, Ellen Futter. Elle a supervisé la construction du Richard Gilder Center for Science, Education and Innovation – nom complet -, pendant ses trente années à la tête du musée.
« Nous voulions aussi faire découvrir au grand public d’autres aspects des sciences en créant de nouvelles techniques d’exposition », poursuit l’ancienne patronne. Elle fait notamment référence à l’insectarium du rez-de-chaussée. L’espace fera certainement fureur auprès des petits et grands enfants. Les visiteurs pourront y observer le ballet d’inlassables fourmis transportant des morceaux de feuilles dans une grande fourmilière vitrée ou faire la connaissance d’un impressionnant scarabée rhinocéros dans son bocal. Au total, dix-huit types de bestioles vivantes, qu’on préfère voir dans un musée plutôt que dans son appartement, sont rassemblées.
Dans les étages supérieurs, des trésors variés (squelettes, fossiles, roches, coquillages, animaux empaillées, cartes…), issus des collections du l’AMNH, sont également visibles avec l’achat du ticket d’entrée. Il faudra en revanche débourser un supplément pour pénétrer dans le vivarium qui renferme un millier de papillons dans des conditions tropicales. C’est assurément le clou de la visite. Cet espace, ouvert toute l’année au deuxième étage, permet à chacun de se balader au milieu de ces beautés ailées. Quatre-vingts espèces différentes, provenant du monde entier, vous y attendent. Il y a même une vitrine qui permet d’observer des chrysalides – et pourquoi pas de voir émerger une créature multicolore. Gare à ne pas repartir avec un papillon accroché aux vêtements. On vous demandera de vérifier vos habits dans un sas équipé de miroirs avant de filer.
Enfin, le nouveau bâtiment ne serait pas complet sans une salle dédiée à l’immersion : c’est ce qui vous attend au troisième étage à Invisible Worlds, un grand espace qui propose une exploration de différents types d’écosystèmes à travers une projection à 360 degrés. L’expérience de douze minutes nous emmène à la découverte de notre ADN, de la forêt amazonienne, de l’océan et du cerveau. L’accès n’est pas compris dans le ticket d’entrée.
Bonne nouvelle, les habitués de l’AMNH ne trouveront pas au Gilder les culs-de-sac qui font la (mauvaise) réputation du musée, connu pour être un vrai labyrinthe. En effet, la nouvelle aile possède de nombreux accès aux autres bâtiments du campus de l’AMNH pour fluidifier la circulation. Après les fourmis, allez donc dire « bonjour » aux dinosaures et aux planètes.
Richard Gilder Center for Science, Education, and Innovation
200 Central Park West, New York