Jusqu’à présent, on allait au Moulin à Café pour acheter des Princes de Lu, des Mikados, de la grenadine et d’autres produits bien de chez nous. Désormais, on peut y aller pour dîner. L’épicerie-café de l’Upper East Side, bastion très français des parents du Lycée français de New York (LFNY), lance un service dîner du mardi au samedi dans sa salle de 35 places.
“La première année, nous étions ouverts le soir, mais nous avions dû arrêter car on n’arrivait pas à tout gérer. Mais la demande était là, explique Yann N’Diaye, qui a lancé le Moulin à Café en 2011. Pendant toutes ces années, le volume a toujours été important, mais nous faisions des petites additions: des cafés, des pains au chocolat… Le dîner sera une source de revenu supplémentaire car les frais dans la restauration sont énormes“. Le patron précise d’ailleurs qu’il paie ses employés “plus qu’ailleurs pour les garder“.
Ce nouveau service, qui vient s’ajouter au petit-déjeuner, déjeuner et brunch, n’aurait pas vu le jour si le propriétaire n’avait pas trouvé un chef de qualité, indique-t-il. C’est chose faite avec Fernando Merino, formé par Pierre Landet au regretté Cercle Rouge (TriBeCa) avant d’assurer la cuisine du Singe Vert (Chelsea) pendant huit ans. “Je cherchais un chef depuis toujours, mais j’attendais de trouver la bonne personne. C’est comme un mariage!“.
La carte fait la part belle aux plats français: moules, entrecôtes frites, escargots, merguez-frites… Les prix vont de 19 à 35 dollars. Yann N’Diaye indique que le dîner attire une clientèle plus américaine que française contrairement au reste de la journée.
Le dîner n’est pas la seule nouveauté pour la petite épicerie-café-restaurant, où l’on peut croiser Jean Reno, Charlotte Gainsbourg et d’autres têtes connues. À l’approche de ses dix ans, le propriétaire en a profité pour rajeunir la décoration.
Ancien chef du protocole au sein de la mission permanente de la France auprès des Nations-Unies, Yann N’Diaye a réussi sa reconversion. “Quand je me suis lancé, je me suis simplement dit que j’allais faire un petit coin de France pour la communauté. Je ne me suis pas posé de questions. Mais j’ai découvert rapidement que nous avions des habitués français et américains“. Ils ne sont pas prêts de partir.